lundi, décembre 31, 2007

Hallo Spaceboy


Bowie with Foo Fighters - Hallo Spaceboy
envoyé par dokan21

J'aime beaucoup cette version. Cette façon qu'a Dave Grohl de vouloir se décrocher la tête à chaque coup de cymbale! Grrrrrr... Excellent concert! J'aurais vraiment aimé y être!

Humeur : préparatifs pour fin d'année pas trop agitée
Bande son : David Bowie

dimanche, décembre 30, 2007

Chez moi...


...le matin, quand il fait soleil, ça ressemble à ça. J'ai de la chance, hein?

Humeur : contente avec son nouvel appareil photo
Bande son : Mogwai

jeudi, décembre 13, 2007

J'ai déjà vu ça...


J'ai toujours adoré Diane Arbus; il y a toujours un petit côté inquiétant et inhabituel dans ses photos. Même les plus simples me font un peu peur parfois. Mais alors quand, en plus, elles m'évoquent un élément de film qui m'aura angoissée, c'est pire.

Et vous? Ca ne vous évoque rien?

Humeur : complètement à plat
Bande son : Frank Zappa

vendredi, décembre 07, 2007

Le mot du jour (et qui fait que de m'embêter)

PROCRASTINATION
La fille qui avait toujours mieux à faire...


Humeur : inquiète et fâchée après soi

Bande son : Amon Tobin

samedi, novembre 24, 2007

Que je vous présente...


... ma soeur!

Et oui! Je pensais la connaître, mon illustratrice coloriste de soeur! Depuis vingt deux ans maintenant, je la connaissais sous les traits d'une jolie fille blond foncé, maintenant... orange (à peu près), je lui parlais, je rigolais avec elle. Le genre de choses que l'on fait avec un être humain.

Et bien il se trouve que pour l'administration de sa société d'assurance, ma soeur est un radis. Avec faute d'orthographe, en plus de ça. FOLNY Radie Aurore. Peut-être détient-elle la vérité, après tout. Elle m'aurait bien eue, quand même, la soeur! Bon sang!

Humeur: plus de batteries
Bande son: Canal B

vendredi, novembre 09, 2007

Les risques (distractions?) du métier



Humeur : heureuse même si parfois un peu hypocondriaque

Bande son : Canal B (http://www.rennet.org/canalb/index.php3 Souvenirs, souvenirs!)

mardi, octobre 30, 2007

Vacances

Si des fois y'en avait pour se demander, je traîne mes guêtres sur MySpace en ce moment! Vous me faites un signe?

Humeur: montagnes russes
Bande son: Feist

mardi, octobre 23, 2007

"I am watching you"


"Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme"
Dionysos Solomos

Image de lolita-art

Humeur: fatiguée
Bande son : Squarepusher

dimanche, octobre 21, 2007

Réouverture

Il y a maintenant deux ans (déjà) j'avais créé un compte sur DeviantArt, que j'avais laissé en friche depuis un petit moment. Le site a maintenant bien évolué et j'ai plaisir à réactualiser tout ça! Alors un peu de pub!

Accessoirement, je m'amuse avec Photoshop et mes oreilles... A vous d'apprécier ou pas!















Humeur : enjouée
Bande son : King Crimson

jeudi, octobre 18, 2007

Lost in translation


POLYSICS - I My Me Mine
envoyée par eikichi




Humeur : Kawai
Bande son : ben, Polysics, pardi!

mardi, octobre 09, 2007

L'amour vache


- Pourquoi devrais-je croire ce que tu me racontes?
Ca arrive tellement vite.
Je dis : parce que je crois que je t'aime bien.
Marla dit :
- Pas aimer tout court ?
L'instant est suffisamment moche comme ça, je lui dis. Ne pousse pas.


In. Fight Club, Chuck PALAHNIUK

Humeur : bof bof mais toujours combattive
Bande son : Mogwai

lundi, octobre 08, 2007

Capitale de la Douleur

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

Paul ELUARD, L'Amoureuse in. "Capitale de la Douleur"

Humeur: combattive
Bande son: Joanna Newsom

samedi, octobre 06, 2007

The Adventures of Ghosthorse and Stillborn

Deux petits ajouts à la radio, tirés du dernier album de CocoRosie que je suis en train de découvrir en ce moment.

Japan et Bloody Twins









Humeur : très fragile
Bande son : CocoRosie

jeudi, octobre 04, 2007

Médium

J'ai des amis optimistes qui ne m'écrivent que pour faire les oiseaux de mauvaise augure: après plusieurs mois de silence, ils font un tir groupé et catapultent dans la boîte aux lettres de leurs contacts (sans distinction) des sites de cet acabit:

http://www.deathclock.com/

Et bien moi je trouve ça drôle! Alors je mourrai apparemment le Lundi 8 avril 2052, à 72 ans, si mes calculs sont exacts. On verra!


Pour tout calculer, par contre, soit on est fort en calcul mental, soit on se permet d'utiliser ça.


R.I.P Good friends of mine!


Humeur: espièglement morbide
Bande son: "activez les oreilles"

mardi, octobre 02, 2007

Désensablement

Ca commençait à sédimenter sévère dans les oreilles, alors on a refait tout ça à neuf!

Birdy Nam Nam - "Abesses"
Björk - "The Dull Flame of Desire","Cocoon"
CocoRosie - "Hairnet Paradise","Bear Hides And
Buffalo"
Dan le Sac vs. Scroobius Pip - "Thou Shalt Always Kill"

David Lynch - "Walkin' On The Sky"

Deluxx Folk Implosion - "Daddy Never Understood","Jenny's Theme"

Devendra Banhart - "This Beard Is For Siobhàn"

I Love UFO - "Like In The Movies"

Mogwai - "May Nothing But Hapiness Come Through Your Door","Year 2000 Non-Compliant Cardia"

Nine Inch Nails - "The Mark Has Been Made"
Nosfell - "Ta Main, Leurs Dents"
Regina Spektor - "Us"

Et exprès pour Dad, Didier Super - "Petit caniche, peluche pour vieux"

Humeur: mélomane

Bande son: tout ça

lundi, octobre 01, 2007

"I don't know who I am"

Mulholland Drive passe ce soir sur Arte...


Humeur : les cousins ça me fait peur o_O
Bande son : Silencio...

jeudi, septembre 27, 2007

Canis lupus familiaris

Les chiens, lorsque ça veut des calins, ça cherche toujours à vous attendrir. Ca commence par tourner autour de vous, grogner un peu, pour finir par se coucher, regrogner, se retourner, faire des petites roulades lascives...

Le mien, il en a l'instinct, mais il a pas tout a fait saisi le sens d' "attendrir". Non, au lieu de ça, il essaie de me faire peur... Et ça déclenche généralement le fou rire.


Crédits photographiques, Léonard Abecassis (correct?)

Vous croyez qu'il m'aiderait à arrondir les fins de mois si j'envoyais sa photo à ces mecs qui vous demandent de retrouver les infimes erreurs entre deux photos en fait identiques, avant de vous balancer la tête de Michael Jackson en gros plan sur fond de hurlement granguignolesque?

Humeur : glaglagla, euarf le chien!!
Bande son : "La danse des canards"... si le ballet, là, de Tchaïkovsky!

lundi, septembre 24, 2007

L'Envie

Au coeur des nuits de pétrole, plus gluantes que les pires de ses angoisses, se promène la jeune fille qui de rien ne donne envie. Les yeux éteints, elle traîne derrière elle son manque d'attrait, tenant au chaud son coeur dans sa main trop grande. Elle rase les murs, et laisse de sa peau sur le crépis des bâtisses dans lesquelles d'autres se serrent et cueillent de l'amour à plein corps.

La fille de l'insignifiance pleure de vouloir être préférée parfois, voudrait exister, importer, allécher, appâter. Elle aimerait que l'on recueille son souffle, que l'on s'enivre de sa sueur, que l'on y recueille son essence, et que l'on goûte sa rage d'amour.

Au lieu de cela, elle suinte le dégoût, elle transpire le rien, elle exhale l'odeur du désintérêt. Seul le bruit du sang bouilonnant traduit sa présence, son odeur de viande acariâtre et la saveur faisandée de son amertume. Elle se baisse, roule des omoplates, crache et feule, laisse s'épandre le sang de ses blessures sur le sol qui fut foulé par ceux dont elle se croyait aimée. Animal asexué, elle suffoque, et s'étouffe dans des larmes de colère.

On se baisse, on la ramasse, on la caresse, on pourrait l'aimer une vie entière. Mais on est happé par un autre qui passe, et on choisit la facilité.

Humeur : la petite Mathilde attend sa confiance en elle à l'accueil
Bande son : CocoRosie, Devendra Banhart

dimanche, septembre 23, 2007

On

Désolée, encore une pleurnicherie, mais c'est l'humeur du jour... Faut dire, quand on cherche des citations sympas et que y'a que Lacan pour vous dire que "l'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas, quelque chose que l'on n'a pas" ... Faut se plaindre à lui, c'est de sa faute.


"S'il est au monde rien de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas"



On attend. On pense même que c’est ce à quoi on se consacre depuis qu’on est entré dans l’adolescence. On est dans la cuisine de l’étage avec ces œufs qui n’en finissent pas de cuire. Officiellement. En réalité, on guette, on est une oreille géante qui serait à l’affût de son pas, de sa voix, du bruit de ses clés. On se hasarde à jeter un œil dans le couloir, et on n’y voit que la fenêtre qui ouvre ses battants à l’autre bout. Un peu trop radical comme symbolisme, mieux vaut retourner à ses œufs et attendre qu’il arrive. On s’avance vers la fenêtre et d’où on est on observe deux filles qui marchent ensemble vers le restaurant universitaire. Le prototype même de l’étudiante, une démarche nonchalante très étudiée et cette espèce de chignon déstructuré sensé exprimer la volonté de souplesse d’esprit, l’abolition de la rigidité prônée par une génération léchant les restes des avantages que leurs parents auraient sensiblement décroché trente ans auparavant. Deux petites brunes, chacune leurs mèches, bleues pour l’une, à savoir sans doute froideur et liberté (le ciel est bleu, si on ne peut pas l’atteindre, autant le faire venir à nous), vertes pour l’autre, ce qui communément symbolise l’espoir. Deux idiotes, bien qu’on ne les connaisse pas.

On préfère fixer ses yeux sur un morceau de pelouse lorsque quelqu’un entre. On ne se retourne pas tout de suite, on préfère laisser son cœur nous asséner sa décharge d’adrénaline tranquillement et son esprit se préparer à démontrer sa faculté de réagir, sinon subtilement, normalement. On quitte son morceau de pelouse pour se retourner vers lui. Qui s’avère finalement être Magali, une quelconque étudiante en médecine de notre étage. Déçue, on lui adresse un pénible « salut », la félicite sur sa chemise histoire de ne pas manquer à sa réputation de personne sympathique et vivante, et surtout de ne pas laisser son état s’allier à la solitude qu’on craint pourtant assez. On s’aperçoit que ses œufs ont fini par brûler. Il ne se passera rien aujourd’hui, on le craint. On reprend son déjeuner, éteint sa plaque et retourne dans sa petite chambre avec l’espoir de le voir glisser de l’escalier vers les portes. Notre cœur se manifeste encore lorsqu’on entend du bruit, voit une ombre qui annonce finalement Lise, notre voisine d’en face. On lui adresse un sourire auquel elle répond nerveusement mais avec assez de fierté pour essayer de le cacher. Lise est très jolie, brune aux cheveux courts qui, malgré ses vêtements souvent maladroitement assortis, respire la classe et laisse transparaître un certain caractère sans qu’elle le veuille. Beaucoup plus intrigante que celle qui la suit dans sa chambre, celle qui manifestement s’offre entièrement dans son apparence étudiée, le genre de fille qui plait actuellement. Celle qui nous demande une cigarette avec cette expression de fausse gêne qui nous pousserait facilement à refuser. On fait un signe de tête, emporte sa poêle et revient avec un paquet de Marlboro qu’on vient d’acheter, chose que les gens semblent deviner de façon étonnante. On la lui donne, en propose une à Lise qui accepte trop cordialement pour être à l’aise, et en prend une qu’ on allume avec le briquet de la fille, enchâssé dans un petit étui au nom de Véra. On laisse Lise avec « Véra », la regardant quelques secondes, curieux de savoir si cette petite poupée était vraiment la bienvenue. Rien ne transparaît, Lise semble avoir beaucoup d’entraînement dans l’art de contenir ses sentiments derrière un mur d’inexpressivité.

On regarde en direction de la chambre de Jean, et décide qu’on a oublié quelque chose à la cuisine : on s’avance et lorsqu’on passe devant chez lui, il n’y a apparemment personne. On continue vers la cuisine et entre. On ouvre le frigo, jette un coup d’œil et finit par ne rien prendre. On repart vers sa chambre et respire l’odeur sucrée amère qui se dégage de cette chambre 454. Même rentré chez soi, l’odeur nous reste dans le nez. Le genre de parfum qui va réveiller des sentiments éprouvants. On se laisse aller à inspirer un grand coup, le faisant passer dans notre sang pour alimenter encore la tumeur noire qu’on entretient depuis qu’on a croisé son odeur dans le sillon de ses pas. Nos œufs sont beaucoup trop cuits, on sait de toute façon qu’on ne les mangera pas. L’appétit nous a quitté depuis qu’on vit seul ici. On se nourrira de la cigarette qui se consume dans nos mains pendant qu’on l’assaisonne des scènes irréalisables qu’on brode dans notre esprit trop imaginatif. On reste ainsi recroquevillé sur son lit pendant quelques minutes avant de revenir à la vie réelle, nos yeux ayant malgré tout identifié la forme voilée par les rêves comme étant le classeur dans lequel on range ses cours. En le regardant plus nettement, on peut même constater qu’il devient de plus en plus conséquent, ce qui nous inquiète sensiblement. On décide alors d’aller discuter.

Internet. On l’a découvert il y a à peu près deux semaines, grâce à un ami qui ressentait un grand manque sexuel et qui visiblement se servait de son ordinateur pour commander des filles. Intrigué, on a ainsi pris connaissance des « chats ». Salons de discussion pour jeunes de tous poils, étudiants timides, obsédés sexuels, accros de la mode et de la drague douce. Un paradis pour mélanger incognito les parasites sociaux, les coincés et leur donner un semblant de vie sociale, restons après tout dans le domaine du virtuel. Bref, en l’espace d’une semaine, on a gagné une foule de soupirants qui nous envoient des « mails » contant notre beauté et notre vivacité d’esprit. La meilleure façon qu’on aie trouvé pour s’échapper d’une réalité horriblement différente.

A l’université, la connexion est gratuite, alors on ne se prive pas. Nous voici donc dans la salle informatique où une queue incroyable de filles aussi coincées que nous attendent leur tour pour aller se dévergonder à couvert. La prise d’un ordinateur est un sport de haut niveau et tout novice se fait facilement refouler, destiné à passer son après-midi à attendre une place libre. Douloureux pour tout pacifiste, même. Il faut se battre toutes griffes dehors si l’on ne veut pas voir la pétasse devant nous se jeter sur l’ordinateur qui, si l’on respecte les tours établis simplement par l’ordre d’arrivée, nous était destiné. Après avoir obtenu la machine qu’on voulait, on entre sur le chat et revêt sa personnalité d’un pseudo aussi réel que banal : son prénom, son initiale ; après tout, vu toutes les acrobaties orthographiques que demandent la prise d’un pseudo qui ne soit pas suivi de numéros, autant s’assurer l’authenticité et faire preuve d’honnêteté par la même occasion. Nous voilà donc arrivé sur le salon, et même si toutes ces personnes ne sont en fin de compte que des mots sur un écran, on sent tout de même les effets de la timidité.

On regarde la liste des pseudos et s’aperçoit qu’encore une fois, la majorité vient ici pour chasser la femelle. Entre Phallus35 et coquin_pour_coquine, le ton est donné. On se lance alors : « salut tout le monde ». Et chacun nous ignore, voire reste muet. Car chacun ici attend tout des autres sans s’impliquer. La catégorie la plus courante dans les salons est représentée par les égocentriques blasés qui regardent parler les autres et finissent par déclarer s’ennuyer ferme, priant le monde de trouver un sujet de discussion plus intéressant. Ensuite, il y a les faux entreprenants, qui entament une discussion privée avec vous, viennent vous voir apparemment par curiosité, et vous laissent ensuite la tâche de poser les questions de courtoisie et de choisir un éventuel sujet de discussion. La plus importante des populations virtuelles introduit la conversation privée avec force de mots aussi sensuels les uns que les autres : « est-ce que tu suces ? » ou « si tu es aussi belle à regarder que je l’imagine, tu dois être excellente à baiser ». Cependant, certains sont plus subtils. Ils commencent traditionnellement par vous demander votre asv (âge, sexe, ville) et embrayent sur vos mensurations, ce qui ne manque pas de vous donner la puce à l’oreille, mais lorsque vous êtes assez naïf pour croire encore en l’honnêteté et le respect, vous gardez espoir. Et dure est la chute lorsque l’animal vous dit alors que « la rencontre l’intéresserait uniquement si vous le laissez vous sodomiser ».

Pourquoi on continue alors à aller discuter ? Parce que derrière un écran notre personnalité se risque à s’exposer. Le texte « arial » filtre les bafouillages, les déraillements de la voix, les joues rouges, les mains qui tremblent et les silences chargés de gêne. On n’écrit rien. Tous ces pseudos inexpressifs nous font tout à coup peur et on décide de partir, libérant la machine.

Arrivée à la cité, on entreprend péniblement l’ascension des quatre étages qui nous séparent de notre tanière. Chaque marche semble remplir un peu plus nos yeux de larmes. Il y en a environ quatre vingt jusque là haut, et on se dit que nos paupières ne contiendront pas facilement les gouttes qui y affleurent petit à petit. Et il y a cette odeur qui, à peine ayant atteint nos narines, nous replonge dans un bain d’émotions aussi oppressantes à présent qu’elles étaient douces il y a peu de temps. Elle s’immisce par le nez pour venir serrer le cœur avec autant d’ardeur qu’elle vous coupe du monde un instant et prend le contrôle à la fois du corps et de l’esprit. Un flot d’images vous encombre alors les yeux et l’on se perd dans un futur que l’on espère possible. Là, cette bonne vieille douleur réapparaît. Plus discrète que dans les moments de découragement et de désespoir, mais présente indéniablement. Une sorte de bruit de fond sur la musique des sentiments quotidiens. Elle peut se manifester quelques secondes, dans le pire des cas, elle vous obnubile plusieurs jours.

On ouvre sa porte après avoir laissé tomber ses clés trois fois de suite, la vision pervertie par les larmes qui désormais coulent abondamment sur nos joues. Laisser sa souffrance se libérer d’un esprit confiné en cri aussi inexpressif qu’insensé. Le visage se déforme en un tiraillement éprouvant de chairs et ainsi, sur ce terrain accidenté, coulent les larmes jusqu’à une bouche grande ouverte et bavante. Les yeux et le nez enflent et rougissent. Ne reste qu’à goûter cette saveur amère et salée. Le désespoir est ce qu’il y a de plus laid.

La soirée s’étire sur les quelques heures qui nous séparent de celle de notre coucher quotidien. On se plonge alors dans ses pensées, essayant de vivre une vie imaginaire qui soit plus fructueuse en actions et en émotions que celle qu’on tente de mener d’ordinaire. Tout est parasité par les bruits alentour, qui frappent nos oreilles et font résonner en nous la présence des autres étudiants qui entrent alors dans notre vie intérieure. Tout est gâché. On se couche.

On s’efforce de penser que sa vie nocturne, celle qu’on mène par delà ses rêves impliquent aussi ceux qu’on y croise. Ainsi, on aurait reçu les baisers qu’ on attendait, on aurait goûté aux faveurs qu’on a volontairement ou non ignorées, sans doute sous l’emprise d’un subconscient tyrannique et masochiste, malheureusement. Le lourd fardeau de l’absence s’estompe au fil du temps et sera annihilé lorsqu’il sera temps de mettre sur pieds une année nouvelle où on se torturera encore de frustrations dont seul nous-même pourrons nous sauver. On ressemble à un acteur en représentation, mauvais acteur pour lequel le paraître importerait plus que ce que ses sentiments dévastateurs lui ordonnent de faire. Le refoulement provoque des dégâts intérieurs sans précédent, et insuffle au visage la tristesse des yeux vitreux où l’âme que l’on devrait y voir suffoque, non offerte au regard des autres. Notre vœu serait de rendre le temps malléable et de rendre éternels les moments furtifs où l’on saisit la douceur d’une caresse. Ce qu’il nous offre n’est que le regret de ne pas avoir su savourer les contacts qu’il est, en fin de compte, inutile de confier à une mémoire maladroite. On préfère alors se retourner dans l’obscurité de sa chambre, tourner le dos à la baie vitrée dont on n’a pas baissé les stores de peur d’étouffer, sans doute. On laisse ainsi derrière un bout de sa mélancolie, et commence à se laisser bercer par le néant provisoire de notre esprit. Un bruit nous tire alors de notre torpeur, on reconnaît les pas et l’odeur. On se remet à pleurer.

Humeur : Maman, j'ai peur
Bande son : Mogwai

jeudi, septembre 20, 2007

-Emo-tifs

Dans le lycée de mon Autruche, diverses personnes traînent leurs guêtres. Pardon... Pas les Emo! Depuis peu, ceux-ci sont atteints par une nouvelle maladie vestimentaire et culturelle de djeunz. Alors des guêtres, pensez-vous! Au collège, ils n'osent pas encore trop. Ils se contentent de vénérer Tokio Hotel (non, je n'ai pas fait de faute), dernier fléau musical en vogue.

Mais justement ce phénomène m'avait déjà mis la puce à l'oreille. Plusieurs fois j'avais déjà remarqué ces mecs et ces filles serrés dans des jeans minuscules dans les passants desquels se glissaient d'énormes ceintures bardées de métal, moulés dans des sweats à rayure ou mieux constellés que la voie lactée, et se promenant avec un échiquier aux pieds. Le mieux restait quand même la coiffure, ode au pratique et à la volonté de faire de sa vie une costante occasion d'observer le monde alentour : plus la frange est longue, mieux c'est! En plus ça cache les bosses que l'on ramasse à force de se prendre des coins de placard. Autant joindre l'utile au "fashionnable", non? Les plus malins d'entre eux trouvent la parade, ils se font simplement borgnes en se cachant l'un des yeux à l'aide d'une mèche démesurée, la plus lisse possible, évidemment. Quoi qu'il en soit, avoir les deux yeux dégagés pour un emo, vraisemblablement, est un manque de savoir-vivre.

L'emo est sensible, dit-il. Il aime pleurer sur les beautés et le tragique de l'amour perdu, déçu, frustré, tourmenté. Mais l'emo n'est pas dépressif pour autant. Il s'en défend d'ailleurs. De par ses thèmes et son goût pour la sensiblerie, il fait revivre le romantisme. Ouais. Ben y'avait pas besoin, pourtant...

Vous allez sans doute encore dire que je suis méchante, que je caricature. Peut-être. Mais c'est pas de ma faute, on m'apprend si bien à me moquer d'eux. Ne me reste plus qu'à apprendre à le faire gentiment... Et ben comme il disait l'autre, "pas envie"... Et les petits montages que j'ai trouvés sur Internet sont là pour prouver que je ne suis pas la seule!



Humeur : guzyyyyy
Bande son : Fonky Family

mercredi, septembre 19, 2007

Maman! Le chat y m'embêêête!

Voilà ce que disait son fils de cinq ans à ma collègue, l'appelant exprès alors qu'elle était au boulot, ayant pourtant reçu la consigne de n'en référer qu'à sa grande soeur qui, elle au moins, était là pour le garder et pouvait très bien calmer ledit félin surexcité. Apparemment, c'était une extrême urgence.

Le mien, lui, il aura attendu quatre mois pour devenir insupportable...


Et dire qu'au départ il tombait le nez dans les pattes toutes les dix minutes en ronflant...

Humeur : le chat, y m'embêêêête ; m'empêche de lire tranquille
Bande son : miaou et graou et marouine

mardi, septembre 11, 2007

Putain de doigt...


Paresthésie

Indicatif de grammaire: n. f.

Définition:

    Anomalie sensitive tactile ou somesthésique qui se caractérise par des sensations anormales non douloureuses de qualité variable: fourmillement, picotement, sensation de raideur cutanée et parfois sensation thermique. Elle peut être spontanée ou provoquée par le frôlement des téguments. Elle résulte d'une atteinte du cortex pariétal.

Source:
    (Tiré de Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement. Recherche et réd. Louise Bérubé., c1991., 176 p. Reproduit avec la permission de Les Éditions de la Chenelière Inc., p. 103)

Humeur : agacée + coup de blues
Bande son : n'a pas

lundi, septembre 03, 2007

The Dull Flame Of Desire - Fyodor Tyutchev



Люблю глаза твои, мой друг (Тютчев)


I love your eyes, my dear
their splendid, sparkling fire
when suddenly you raise them so
to cast a swift embracing glance
like lightning flashing in the sky
but there's a charm that is greater still:
when my love's eyes are lowered
when all is fired by passions kiss
and through the downcast lashes
I see the dull flame of desire



Humeur : ravie, comblée, contente, quoi...

Bande son : Björk, Birdy Nam Nam

samedi, septembre 01, 2007

"Thou shalt always kill"

Certains auront peut-être remarqué le petit mec barbu en costar et affublé d'une casquette qui édicte les tables de sa loi dans ma marge, à droite. Il vaut le coup d'être écouté, tout de même! D'ailleurs, pour ceux qui ne parlent pas anglais, grâce à l'aide précieuse de t36, sans qui je n'aurais jamais compris les innombrables références culturelles du morceau, j'ai finalement réussi à terminer la traduction de ce pamphlet anti-superficialité. Il me fallait cependant vraiment quelqu'un qui connaisse les références culturelles de ce texte, car quiconque ne vit pas en Angleterre perd pas mal de la saveur des attaques balancées tout au long de ce morceau.

Le message en reste cependant très universel et repris en écho, si faible soit-il, en France. Car en ce qui me concerne du moins, il est facile de constater que la gangrène de la mal-culture ronge l'intérieur des têtes à grands coups de fashion-attitude, et de personnalités toutes prêtes à choisir parmi toutes celles présentées sur les cintres télévisuels ou internautiques.


Que dire des gens qui ne disent rien et boivent leur soupe quotidienne de publicités, d'émissions formatées pour consommateurs de 1 à 111 ans? (c'est désormais la fourchette, non?). On se définit désormais à travers la marque de ses vêtements et
sa capacité à suivre le courant en se laissant porter le plus facilement du monde. On se comporte en collectionneur, et on passe son temps à courir après ce dont on a le moins besoin, parce que le monsieur dans la boîte à images a dit que c'était ce qu'il vous fallait.

Heureusement qu'il y a les marginaux pour nous ouvrir les yeux! On se définit maintenant marginal parce qu'on porte des Converse ou des pantalons kaki (vous emportez pas, j'en porte aussi), que l'on crie bien fort que notre marque c'est KanaBeach (qu'est-ce que je disais précédemment?^^) avant d'aller manifester avec les alter-mondialistes contre la société de consommation. Parce qu'aussi on vénère Requiem for a dream bien que (ou parce que?) l'on continue à se foutre des drogues plein la lampe (mais sans conséquences pour la simple raison que l'on a conscience de jouer avec sa vie, et que l'on "gère"). Je ne suis pas contre la drogue et ceux qui en usent (j'avoue que si je n'avais pas eu mon accident cérébral, je serais peut-être aventurière), non je suis contre ceux qui en font l'apologie comme seul moyen de s'amuser et d'accéder à la "coolitude". Débattre d'idées politiques ou de nos marginalités? Jamais de la vie, on pourrait prendre le risque d'avoir tort. On préfère couper court à toute sorte de débat à renforts de phrases aussi agressives et lapidaires que "de toute façon, ceux qui ne sont pas d'accord avec moi, je les emmerde! et je suis content de vous déranger, si vous m'aimez pas, je m'en fous". Habile non? Toute discussion est impossible devant une telle attitude, non pas que l'on se sente blessé, mais simplement découragé devant des esprits aussi fermés, prônant pourtant l'ouverture des consciences!

Tout le monde est pareil, mis à part sans doute quelques personnes conscientes du grand bal des consommables auquel nous sommes invités. J'aimerais vraiment les rencontrer... En attendant :


La traduction est juste en dessous! ^^

Thou shalt not steal if there is direct victim.
Thou shalt not worship pop idols or follow lost prophets.
Thou shalt not take the names of Johnny Cash, Joe Strummer, Johnny Hartman, Desmond Decker, Jim Morrison, Jimi Hendrix or Syd Barrett in vain.
Thou shalt not think any male over the age of 30 that plays with a child that is not their own is a pedophile - Some people are just nice.
Thou shalt not read NME.
Thou shalt not stop likin' a band just 'cause they’ve 'come popular.
Thou shalt not question Stephen Fry.
Thou shalt not judge a book by its cover.
Thou shalt not judge Lethal Weapon by Danny Glover.
Thou shalt not buy Coca-Cola products, thou shalt not buy Nestle products.
Thou shalt not go into the woods with your boyfriend’s best friend, take drugs and cheat on him.
Thou shalt not fall in love so easily.
Thou shalt not use poetry, art or music to get into girls’ pants - use it to get into their heads.
Thou shalt not watch Hollyoaks.
Thou shalt not attend an open mic and leave as soon as you done your shitty little poem or song, you self-righteous prick.
Thou shalt not return to the same club or bar week in, week out, just ’cause you once saw a girl there that you fancied but you’re never gonna fucking talk to.

Thou shalt not put musicians and recording artists on ridiculous pedestals no matter how great they are or were.
The Beatles - Were just a band.
Led Zepplin - Just a band.
The Beach Boys - Just a band.
The Sex Pistols - Just a band.
The Clash - Just a band.
Crass - Just a band.
Minor Threat - Just a band.
The Cure - Were just a band.
The Smiths - Just a band.
Nirvana - Just a band.
The Pixies - Just a band.
Oasis - Just a band.
Radiohead - They're just a band.
Bloc Party - Just a band.
The Arctic Monkeys - Just a band.
The Next Big Thing - Just a band!

Thou shalt give equal worth to tragedies that occur in non-English speaking countries as to those that occur in English speaking countries.
Thou shalt remember that guns, bitches and bling were never part of the four elements and never will be.
Thou shalt not make repetitive generic music, thou shalt not make repetitive generic music, thou shalt not make repetitive generic music, thou shalt not make repetitive generic music.
Thou shalt not pimp my ride.
Thou shalt not scream if you wanna go faster.
Thou shalt not move to the sound of the wickedness.
Thou shalt not make some noise for Detroit.
When I say “Hey” thou shalt not say “Ho.”
When I say “Hip” thou shalt not say “Hop.”
When I say, he say, she say, we say, make some noise - kill me.

[Ah, forgot where I was, hang on]

Thou shalt not quote Me Happy.
Thou shalt not shake it like a Polaroid picture.
Thou shalt not wish your girlfriend was a freak like me.
Thou shalt spell the word “Phoenix” P-H-E-O-N-I-X, not P-H-O-E-N-I-X, regardless of what the Oxford English Dictionary tells you.
Thou shalt not express your shock at the fact that Sharon got off with Brad at club last night by saying “Is it.”
Thou shalt think for yourselves.

And thou shalt always, thou shalt always... kill.


Traduction


Tu ne voleras pas si tu connais la victime
Tu ne vénèreras pas les idoles populaires ou ne suivras pas les prophètes perdus (Pop Idols aussi une émission de teleréalité équivalente de notre bonne vieille Star'Ac ; Lost Prophets, groupe gallois).
Tu ne prendras pas les noms de Johnny Cash, Joe Strummer, Johnny Hartman, Desmond Decker, Jim Morrison, Jimi Hendrix or Syd Barrett en vain.
Tu ne penseras pas que tout homme de plus de trente ans jouant avec un enfant qui n'est pas le sien, est un pédophile – certaines personnes sont simplement gentilles.
Tu ne liras pas le New Musical Express (équivalent des Inrockuptibles)
Tu n'arrêteras pas d'aimer un groupe simplement parce qu'il rencontre le succès.
Tu ne remettras pas en cause ce que dit Stephen Fry. (acteur très populaire en GB, dont le rôle le plus célèbre en France est celui d'un présentateur révolutionnaire dans V pour Vendetta)
Tu ne jugeras pas un livre d'après sa couverture.
Tu ne jugeras pas la valeur de l'Arme Fatale d'après la performance de Danny Glover.
Tu n'achèteras pas de Coca Cola, ni les produits Nestlè.
Tu n'iras pas dans les bois avec le meilleur ami de ton petit copain, pour prendre des drogues et tromper ce dernier.
Tu ne tomberas pas amoureux si facilement.
Tu ne te serviras pas de la poésie, des arts ou de la musique pour mettre la main dans les culottes des filles – utilise cela pour entrer dans leurs têtes.
Tu ne regarderas pas Hollyoaks (série TV sur Channel 4)
Tu n'attraperas pas le micro pour disparaitre dès que tu auras fini ton petit poème ou ta petite chanson merdique, espèce de couillon auto-satisfait.
Tu ne retourneras pas dans la même boîte ou le même bar semaine après semaine, simplement parce que tu y as vu une fois une fille qui te plait mais à qui tu ne parleras jamais.

Tu ne placeras aucun artiste ni musicien sur un piédestal ridicule, quelqu'exceptionnels qu'ils soient ou aient pu être.
The Beatles – n'était qu'un groupe.
Led Zepplin - juste un groupe.
The Beach Boys - juste un groupe.
The Sex Pistols -juste groupe.
The Clash - juste un groupe.
Crass - juste groupe.
Minor Threat - justegroupe.
The Cure - c'est qu'un groupe.
The Smiths - juste groupe.
Nirvana - juste groupe.
The Pixies - juste groupe.
Oasis - juste groupe.
Radiohead - ça n'est qu'un qu'un groupe.
Bloc Party - juste un groupe.
The Arctic Monkeys - juste groupe.
Le prochain succès - juste groupe!

Tu accorderas autant d'importance aux tragédies se déroulant dans les pays non-anglophones qu'à celles dans les pays où l'on parle anglais.
Tu sauras que les flingues, les putes et les breloques ne font pas partie des quatre éléments et jamais ne s'y ajouteront.
Tu ne feras pas de musique répétitive, tu ne feras pas de musique répétitive, tu ne feras pas de musique répétitive, tu ne feras pas de musique répétitive.
Tu ne décoreras pas excessivement ton véhicule ("Pimp my ride" une émission de tuning sur MTV, où l'on se propose de "tuner" votre voiture)
Tu ne crieras pas si tu veux aller plus vite (paroles d'une chanson de Geri Halliwell)
Tu ne bougeras pas au son du malin (paroles)
Tu ne feras pas de bruit pour Detroit (paroles et cri de DJ et MC)
Si je dis « hey » tu répondras pas « ho »
Si je dis « hip » tu ne répondras pas « hop »
Quand je dis, il dit, elle dit, on dit "fais du bruit!" – tue moi.

[Ah, je ne sais plus ou j'en suis, attend]

Tu ne citeras pas « Me happy »
Tu ne bougeras pas comme un Polaroid (cf. paroles de "Hey ya!", Outkast)
Tu ne souhaiteras pas que ta copine soit bizarre, comme moi (cf. paroles de "Don't cha", Pussycat Dolls)
Tu épèleras Phoenix P-H-E-O-N-I-X, non pas P-H-O-E-N-I-X, quoi qu'en dise l' Oxford English Dictionary
Tu n'exprimeras pas ta surprise d'avoir vu Sharon partir d'une boîte avec Brad la nuit dernière, en disant « Vraiment ? »
Tu penseras par toi-même

Et toujours, toujours... tu tueras.

dimanche, août 26, 2007

"Le bruissement de la langue"


"Babel" - Alejandro Gonzàlez Innàritu

J'ai entendu beaucoup de gens dire que le réalisateur se reposait un peu sur ses acquis: une idée de départ et des histoires parallèles qui finissent par se rejoindre en un point d'orgue émotionnel (illustrant l'idée à partir de laquelle le film a été construit), pour se séparer à nouveau. On ne peut pas dire le contraire. Cependant, jamais ce principe n'aura été aussi adéquat que dans Babel: quatre histoires, quatre communautés représentées (des arabes, des latinos, des américains et des japonais), dont les destins se rejoignent autour d'un même évènement.

La bande annonce donne le ton immédiatement, expliquant le mythe biblique de la tour de Babel et la naissance des différentes langues parlées sur terre: pour diviser et amoindrir la force des hommes construisant une tour qui pourraient les emmener jusqu'à lui et les élever à son niveau, Dieu, jugeant cette entreprise d'une rare prétention, leur attribue différents dialectes pour les empêcher de se comprendre. L'affiche donne, elle, un indice de plus: elle nous demande d'écouter. Et c'est effectivement ce sur quoi le film insiste : d'un bout à l'autre de l'histoire, on est en présence de personnes qui parlent beaucoup, toutes haussant la voix pour se faire entendre (même lorsqu'elles parlent la même langue) sans prêter d'oreille attentive. Tout ce petit monde se débat, mais personne n'est entendu, chacun est seul. Barrière de la langue et défaut de communication, mais aussi parfois barrière de la culture (préjugés que certaines castes développent vis à vis des autres civilisations soit-disant moins évoluées), et des capacités sensorielles : l'un des personnages est enfermé dans sa surdité et son mutisme au milieu d'une société hyperactive. Mais ça n'est pas encore cet aspect du film, pourtant déjà très réussi qui m'aura le plus marquée.

Ce qui m'a frappée, c'est que le film rend compte d'une tension angoissante entre le grand et le petit : un petit évènement qui peut impliquer quelques personnes disséminées aux quatre coins de la planète sans qu'elles s'en rendent compte réellement. Et tout au long du film, se produit le glissement des espaces immenses inspirant la plénitude, ou des villes grouillantes, vers des endroits désolés, empreints de solitude, ou clos, pour finalement nous rappeler que bien que cette planète soit peuplée de milliards d'habitants, répartis plus ou moins régulièrement sur sa surface, il est pourtant possible de s'y sentir confiné, extrêmement à l'étroit ou seuls, où que l'on se trouve.

Toute cette tension et ce brouhaha de mots lâchés les uns par dessus les autres viennent illustrer quatre histoires émouvantes qui prouvent à elles seules que ceux qui se croient séparés par une incapacité à communiquer peuvent se voir réunis au coeur d'un évènement dramatique; que ceux qu'une tragédie a séparés peuvent finalement se comprendre grâce à un simple geste ou un regard; ou alors qu'au contraire ceux qui pensent être à l'écoute peuvent s'avérer inattentifs et incapables de comprendre. Les mots se sont pas tout, le langage du corps et du coeur est universel.

Enfin pour accompagner cette histoire, le réalisateur nous offre des moments de simple contemplation, s'attardant sur la beauté d'un paysage, d'un visage ou d'un mouvement, portés par une musique cosmopolite et intemporelle.

Babel est une oeuvre vaste à la mesure du mythe auquel elle rend hommage.

Humeur : grmf + vertiges = bof bof
Bande son : Babel OST

vendredi, août 24, 2007

Mesdames et Messieurs...

Ca faisait un petit bout de temps que je n'avais pas posté quelques petits dessins ici, alors non contente de parler toute seule, ben je vais m'exposer toute seule.

D'abord!


1. Mélanie et moi
2. Léonard et moi
3. Julien et moi


Humeur: en pâmoison
Bande son: Boards of Canada

lundi, août 20, 2007

L'ennui

Ca me rend matérialiste, moi. Je me transforme en vraie consommatrice et j'achète des chaussures. Mais pas n'importe lesquelles, hein?! Voyez donc!


Je pavane désormais avec ces jolies choses aux pieds. Et par contre, je m'ennuie toujours. Je suis rentrée de Rennes il y a deux jours, et j'ai beau ne pas avoir lu tous les livres -alors, c'est qui ça?- moi, rien n'y change. Je traîne par ci, par là, lis, dessine, sors, essuie une ondée, engueule le chien, essaie de décrocher les chats de mes collants, parcours les blogs, regarde des films, j'ai même essayé la télé.


RIEN


Alors avec ma Maman, on le trompe, cet enfoiré d'ennui! Outre faire le ménage, on s'amuse à faire des photos idiotes avec des mises en scène étranges, ce qui me permet de vous présenter la Lady Chatterley du 21e siècle. Par contre, si vous croisez un homme des bois, dites lui de rappliquer dare dare, parce que l'ennui justement...

Vous avez évidemment le droit de vous moquer, c'est fait pour! Mais pas trop quand même, parce qu'après je pleure.

Humeur : en manque, s'ennuie
Bande son : Black Sabbath, Nosfell

samedi, août 04, 2007

Epoussetage

En mettant le nez dans mes dossiers (je fais toujours mon nettoyage de printemps l'été parce que j'ai l'esprit de contradiction), j'ai retrouvé une de mes nouvelles écrite il y a maintenant quatre ans. Une ouincerie de jeunette, peut-être, mais assez aboutie pour que je sois assez mélancolique en la relisant. J'aime les souvenirs poussiéreux, alors pour ceux qui en ont le courage...


Anesthésie


Comparaison assassine. Elle a de grands yeux vert clair qu’on chanterait aisément. Imaginez une chanson rien que sur vos yeux ; de quoi réveiller le Narcisse qui est en vous. Ses sourcils arqués sont parfaitement dessinés, bruns comme ses cheveux. Chaque poil y est à sa place et se range aux côtés des autres pour surligner son regard en lui conférant une force de diablesse. Et puis son nez. Il tombe gracieusement au milieu de sa figure, droit comme le serait le roi des nez. Deux narines remontent vers les joues de façon harmonieuse, creusant deux petites zones d’ombre sur les ailes de ce nez qui vous énerve à force d’être parfait. En dessous vient une petite bouche expressive qui se tord sans jamais grimacer, comme le ferait celle d’un bambin. Les commissures tombent légèrement pour lui donner une petite moue boudeuse d’enfant espiègle. Sa peau a la texture de celle d’une pêche et aucune aspérité ne vient gâcher cette plaine sacrée. Elle est bronzée comme c’est pas permis. Au soleil, sa peau colore immédiatement, et à l’ombre, elle a la teinte ocre des terres vierges sur lesquelles se bâtissent des promesses de sensualité. Elle est mince. Ses épaules tombent gracieusement, et au milieu d’un buste fin se dressent deux seins ronds et fermes assez fiers pour se maintenir seuls sans l’aide des encombrantes pièces de tissus dans lesquelles on les enferme d’ordinaire.

Vous, vous faites de votre mieux. Pour sûr, vos yeux sont verts, mais d’un vert classique, qui n’inspire pas plus d’admiration que de chanson. Votre nez se trouve évidemment au milieu de votre visage, mais comme si il y avait été posé accidentellement, lâché au hasard et avachi sans bien savoir se tenir. Votre bouche est une sorte de support à ce nez trop grand, piédestal à ce monstre de chair qui l’éclipse et cache les soupçons d’expressions qu’elle arrive péniblement à former de ces deux lèvres fines. Quant à votre peau. Votre peau, c’est un tapis rugueux qui couvre les muscles trop saillants de votre visage. Région au relief incertain, jamais vraiment mate, dont les élans productifs de sébum lui permettent en quelque sorte de renvoyer la lumière, de façon exagérée cependant. En digne héritière de la peau de rousse de votre mère, vous arborez un teint d’une pâleur presque maladive parcouru de rougeurs dont les plus importantes s’étendent sur les joues. Là où d’autres ont bonne mine, vous, vous avez l’air d’être perpétuellement consumée par une chaleur étouffante. Cette tête mal assemblée se porte au bout d’un corps taillé dans la guimauve, mince mais portant encore les vestiges d’une adolescence rondelette. Comme votre nez, vos seins ont été posés là au hasard, l’un plus bas que l’autre, le plus gros d’ailleurs. Et vous cherchez à les faire oublier en rentrant les épaules, car si personne ne peut le remarquer, vous savez, vous, que votre mère les a négligés, comme pour se venger du fait que vous ayez déformé son ventre et ses hanches alors que vous attendiez de pouvoir vous extirper d’elle.

Vous êtes assises toutes les deux au comptoir et une bonne vingtaine de paire d’yeux sont tournées dans votre direction. Elle parle beaucoup, pouffe, s’esclaffe, rit, profite de l’instant. Elle ne se rend pas compte qu’on vous observe avec insistance, par ci, par là. Vous le savez, vous, même quand ça n’est pas le cas d’ailleurs. Vous vous sentez en perpétuelle représentation. Les hommes détaillent avec leurs yeux inquisiteurs. Ils déshabillent avec appétit et imaginent avec tant d’envie que le désir transpire sur leurs visages. Elle jette parfois quelques œillades, Elle repère. Vous, vous cherchez une connexion, une exception qui s’attarde sur vous, croiser un regard parce que vous avez besoin de vous rassurer. Pas parce que vous en avez vraiment envie mais que votre orgueil a l’esprit de compétition. La moisson vous en offre un bouquet de deux ou trois, tandis qu’Elle se dépêtre de tous ceux qui viennent d’accrocher à Elle.

Les filles regardent aussi. Des regards de savants fous, docteur es « mode et attitude », critiques et agressifs. Discrets dans l’être vraiment, ça doit les rassurer de vous déstabiliser. La délictueuse sera sévèrement jugée, la lauréate sévèrement enviée. Dans ces cas là, vous préférez vous considérer hors sujet.

Et dans cette toile tissée de multitude de regards, vous recherchez un chemin vierge et sûr pour vous reposer.

Vous êtes toutes les deux assises au comptoir et vous parlez beaucoup. Elle vous explique que vous êtes sa meilleure amie, qu’Elle ne saurait quoi faire sans vous. Elle parle plus que vous car Elle a plus de choses à raconter. Elle a vécu énormément plus de choses, Elle ne trimballe pas une malle entière de complexes qui ralentissent son train de vie. Celui-ci est fou amoureux d’Elle, dit-Elle ; celui-là l’agace à l’appeler sans arrêt ; un troisième est hyper sympa ; le quatrième baise mieux que les autres. Mais malgré eux, sans vous, Elle s’ennuierait. Elle ne pourrait rien partager, Elle adore quand vous la faites rire, Elle trouve votre sens de l’humour exceptionnel. Vous faites semblant de vous sentir bien dans votre peau, vous arrivez même presque à ne plus y penser. Tiens, Elle a un pantalon à vous donner ! A Elle, il ne lui va plus, Elle nage dedans. Malgré a petite, estocade, sans aucun doute involontaire, vous la remerciez de l’intention. Vous savez que dans un de ses vêtements, vous aurez l’impression de voler un peu de son aura.

Vous vous habituez à occuper l’échelon inférieur au sien, vous avez l’impression que, finalement, vous bénéficiez un peu de son charisme. C’est à vous qu’Elle parle, Elle vous associe à ses aventures, lorsqu’on la regarde, on vous regarde forcément un peu aussi. Toutes deux, vous vous amusez beaucoup, vous buvez, vous discutez, et c’est là qu’il entre en scène.
Il veut vous payer une bière à toutes les deux, Elle accepte. Elle se tourne un peu vers lui. Ca faisait un petit moment qu’il observait. Il pose des questions, Elle répond, vous aussi. Il vous écoute toutes les deux, s’intéresse autant à l’une qu’à l’autre. Les sujets s’enchaînent, les verres aussi. Votre regard se fait traînant, les complexes s’étiolent. Vos yeux s’attardent sur ceux des autres avec moins d’inhibition, vous y mettez un peu plus de vous et vous vous laissez porter par l’ambiance. Vous croisez le regard d’un gars qui vous plaît et vous vous écartez un peu de la conversation.

C’est alors qu’arrive l’un des amis de votre interlocuteur. Il se rabat sur vous tandis que l’autre continue sa discussion avec Elle. Et il parle, parle. Et vous n’aimez pas ce gus qui se sent obligé de régir vos goûts musicaux en se servant des siens comme critère de jugement universel. Physiquement, il ne vous plaît pas non plus. Vous cherchez à nouveau du regard celui que vos yeux avaient rencontré précédemment. Vous le voyez au fond de la salle, debout devant le groupe de musique dont le concert a débuté Dieu sait quand, vous ne vous rappelez plus. L’enthousiasme chevillé au corps, vous insistez, l’observez, et il se retourne vers vous, croise votre regard et esquisse un sourire. Forte de cette victoire, vous vous retournez vers votre verre que vous allégez d’une gorgée, et vous vous apercevez que « Gus » est toujours en train de vous parler, s’est même rapproché, et vous souffle désormais au visage une haleine chargée de bière et de charcuterie mélangées. Dans la mesure où la vôtre pourrait presque supporter la comparaison, charcuterie mise à part, vous décidez d’être indulgente. Vous lâchez péniblement que vous allez écouter le groupe. Elle, Elle discute toujours, les yeux embrumés, agrippés à ceux de celui qui n’a de cesse de parcourir ses cuisses de ses mains pressées. Elle l’embrasse. « Gus » s’énerve à présent sur la lutte des classes, peut-être depuis que vous lui avez dit être obligée de travailler pour payer vos études. Vous vous apprêtez alors à aller écouter le concert seule, et entamez une descente de tabouret.

Vous ondoyez vers le fond de la salle, vous empêtrant dans le regard des autres qui, désormais, ne vous fait plus aucun effet. La musique vous plaît et vous commencez à danser. Un verre vous arrive dans les mains et vous espérez alors qu’il vienne du jeune homme qui vous avait souri. Vous levez les yeux pour vous percevoir que c’est bien lui. Il sourit désormais franchement et trinque avec vous. Vous dansez ensemble, quelqu’un vous bouscule et vous renversez un peu de bière sur lui. Ca semble l’amuser, il est aussi saoul que vous. Vous dansez, vous l’embrassez. Ca lui plaît. Un de ses copains vient vous l’arracher, ils sont attendus ailleurs.

Retour désenchanté vers « Gus ». Il parle avec Elle. Ascension pénible de tabouret. « Gus » s’absente. Elle vous regarde de ses yeux cernés et vitreux. Elle vous répète qu’Elle vous adore et vous étreint. Elle vous demande si ça ne vous embête pas si Elle va passer le reste de la nuit chez le gars, Elle vous laisse ses clés. Vous pouvez ramener « Gus » chez Elle, Elle vous fait confiance. Embourbée sur le terrain du désenchantement, vous acquiescez cependant avec un franc sourire. « Gus » revient, Elle part en vous embrassant. Le paysage danse alors plus violemment devant vos yeux. Le visage de « Gus » vous paraît plus agréable. Parmi les effluves d’alcool et de sueur, vous ne sentez plus son haleine. Il s’approche de vous et essaie de vous embrasser, tentative avortée par une chute de tabouret, elle, loin d’être pénible. Il rit, vous non. Il se relève, vous payez, prenez vos affaires et sortez entraînant un « Gus » tanguant dans votre sillage.

« Gus » finit par vous amuser sur le chemin du retour, crachant des embryons de phrases. Vous lui répondez en mots mâchés qui courent plus vite que votre bouche ne peut articuler. Chaque pas fait vibrer le paysage devant vos yeux, la lumière des lampadaires vous éblouit, mais vous savez où vous êtes et où vous allez.

Les ombres dansent sur les murs, suivant vos mouvements. Vous reconnaissez la vôtre que vous observez derrière la brume dont l’alcool a alourdi vos yeux. Elle se meut tranquillement, aussi noire que les angoisses qui vous parcourent de l’esprit au bas-ventre, et vous espérez un instant pouvoir la laisser derrière vous sur ces murs, chargée de ces peurs qui font de vous une âme étouffée. Le paysage s’étend devant vous et vous tend une brassée d’inconnu, trame sur laquelle vous brodez votre route point par point, pas à pas, submergée d’amertume et de nausée mélangées. Les fenêtres s’ouvrent sur l’obscurité, la noirceur d’une pièce sans lumière aussi opaque que les yeux des gens que vous imaginez y habiter. Vous y laissez s’engouffrer votre ombre qui s’y retrouve noyée, fusion d’ébènes, où vous lui espérez la rencontre furtive avec celle d’un autre rôdeur contemplatif. Un nouvel étourdissement vous emporte dans une spirale visuelle où se mêlent lumière, architecture, et peuple noctambule d’ombres non identifiées que vous pourriez presque prendre pour celles des âmes nomades dont les propriétaires sommeillent paisiblement entre leurs quatre murs.

Les mains de « Gus » viennent s’accrocher à vous, remontent, se posent au hasard, promeneuses insolentes dont la froideur vous ramène dans votre corps. Vous réprimez un haut-le-cœur et essayez de le regarder dans les yeux afin d’y déceler une parcelle d’envie de vous. Il essaie également, et l’idée qu’il puisse chercher la même chose dans les vôtres vous attendrit et vous le rend plus attractif. Il prend votre main et vous terminez le trajet en vous bousculant l’un l’autre, l’équilibre perverti par la danse incessante d’un paysage peu docile.

Un miracle vous a permis d’enfoncer la clé dans la serrure du premier coup. Vous ouvrez, et l’odeur vous saute au nez. Ca sent son parfum à Elle, ça passe dans votre sang et vous laisse imaginer qu’il vous donne un peu de son pouvoir. « Gus » marmonne péniblement qu’il a envie de vous et vous vous rendez compte alors de ce que vous allez devoir faire. Vous le laissez s’asseoir sur le lit avec vous, commencer à enfouir sa tête dans votre cou. Vous sentez à nouveau son haleine, ça vous déstabilise, et vous essayez alors de retrouver le parfum qui vous avait assailli lorsque vous êtes entrée. Ses mains sont chaudes à présent, et passant outre le néant émotionnel qu’il vous évoque depuis le début de la soirée, vous essayez de ressentir quelque chose. Vous vous concentrez sur ses caresses, la façon dont il déboutonne votre chemise et la fait glisser sur votre dos, alors que vous sentez la froideur de la pièce comme le picotement de milliards d’aiguilles. Il a désormais enlevé son t-shirt et vous n’osez pas le regarder. Il vous entraîne avec lui, vous allonge sur les oreillers, et vous continuez de jouer les poupées de chiffon. Votre regard continue de s’attarder sur cette pièce qui n’est pas la votre, dénuée de toute familiarité, dont vous vous servez afin d’endosser le caractère de quelqu’un qui ne vous ressemble en rien. Mal à l’aise dans ce travestissement, vous fermez les yeux. Bien vous en a pris, vous dites-vous, lorsqu’il dégrafe votre soutien-gorge ; vous n’auriez pas aimé affronter une éventuelle déception dans ses yeux. Dans la mesure où il vous dévore littéralement les seins, il n’a pas dû l’être.

Toujours occupée à essayer de vous abandonner à ressentir quelque chose, vous gardez les yeux fermés. Vous le sentez qui se relève. Cette interruption donne l’occasion à la gêne et au malaise, qui restaient jusqu’ici couchés non loin, de fondre sur vous. Vous entendez les cliquetis de la ceinture et devinez qu’il est désormais nu. Vous regardez les murs toujours hostiles dans lesquels vous ne décelez toujours rien de rassurant. Même le parfum n’y fait plus rien. Lorsqu’il déboutonne votre pantalon, la brûlure de la gêne est si forte que vous décidez de vous échapper de votre corps. Vous contemplez désormais votre image. Vous n’êtes pas tout à fait partie, vous êtes nue et vous sentez la morsure que vous inflige le froid.

Il s’allonge alors sur vous et vous l’enveloppez de vos bras. Il vous embrasse et vous revenez petit à petit. Lorsque ses doigts s’immiscent en vous, vous ressentez ça comme un bélier qui enfoncerait la porte de votre intimité et décidez de mettre à l’abri tout ce que vous pouvez avoir de plus authentique. Vous réagissez en bonne élève, et gémissez parce que vous croyez que c’est ce qu’il attend de vous. Vous le caressez aussi, et bien que le contact d’un pénis au creux de votre main vous soit agréable, vous avez la sensation d’être maladroite et vous vous échappez à nouveau. Il s’écarte encore, et le fait qu’il s’arrache à vous vous fait presque mal. Le froid vous envahit derechef, et la nausée s’empare de vous. Le temps s’étire. Il cherche le préservatif dans sa poche, le met. Vous tremblotez. Il se rallonge enfin sur vous et s’introduit en plongeant sa tête dans votre cou. Vous rouvrez alors les yeux, sentant la pièce s’écrouler autour de vous lorsque vous les gardez fermés.

Vous le sentez bouger en vous et frissonnez de ce que vous pensez être du plaisir. Vous décidez alors de vous laisser aller. Vous êtes désormais seule, les yeux vers le plafond, à le sentir se mouvoir. Il va, vient, et vous distinguez quelque chose d’imprécis qui se passe en vous. Vous soupirez plus fort, et fermez vos yeux une nouvelle fois, vous concentrant sur le bourdonnement sensoriel qui résonne en vous. Vous envisagez soudain pouvoir ressentir du plaisir et sentez s’amplifier votre vibration intérieure. Il s’active au dessus de vous, vous embrasse et repart au creux de votre épaule. La sensation qui voyage à travers votre corps s’attarde maintenant sur l’estomac, puis repart vers le bas-ventre. Elle s’intensifie encore, et s’apparenterait presque à la douleur. Vous réussissez à vous abandonner un peu plus, et guettez le point d’orgue qui vous conduira droit à la jouissance, alors que votre tête s’alourdit brutalement et que vous vous sentez aspirée par l’oreiller sur lequel elle repose. Vous pensez rouvrir les yeux, mais c’est alors que vous sentez encore des frissons vous parcourir et quelque chose monter en vous. Ca explose brutalement.

Vous avez vomi.

Humeur : on tient le bon bout!
Bande son : The Fountain (B.O)

vendredi, août 03, 2007

Feu follet


Maelle_Valentine
envoyé par Mulholland-diane


N'est-ce pas magnifique? D'autres vidéos de ce genre sont disponibles sur le site de l'association Festiflam, que j'ai d'ailleurs ajouté à mes liens. Pour les éventuels(elles) intéressés(ées)!

Humeur : paisible
Bande son : Mogwai