lundi, janvier 29, 2007

Hymen

Je marchais à l'embouchure de veines vomissant les viscosités obscures de l'esprit lorsque, dressées contre moi, leurs gardiennes m'avaient attrapé les mains de leurs doigts agressifs. Happée par la tristesse de leurs caresses, je m'étais laissée couler dans leurs larmes et m'étais alors reconnue dans le noir de leurs pupilles, ouvertes sur le vide de leur existence. Figée dans le marbre de ma complaisance, j'avais refusé de bouger pour me laisser engloutir dans leur sein dur et froid.

Je me dresse désormais, je grignotte et me débats du fond de leurs entrailles, j'arrache la chair, je bois le sang de leur peur et dissèque la tumeur de noire de leur vicissitude pour en laisser s'échapper la bile et la noirceur de leur fourberie. De piégée, je passe à piégeuse, je rampe dans les circonvolutions intestines et suis désormais cause de leur douleur, figeant sur leurs visages trompeurs, d'une beauté trop amère, le masque d'un mal véritable et vengeur. J'arrache, et pétris dans mes mains le cancer qu'elles auraient voulu me voir ingérer.

Je suis l'espoir dont elles n'ont jamais voulu et m'érige, grandis, nourrie de leur carne et chaude de leur sang. Je rayonne, réchauffe et passe encore timidement les mains hors de leur matrice pervertie. J'attends encore que l'on m'attrape mais persévèrerai dans ma voie, renaîtrai seule en attendant que l'on m'aide.

Humeur: belliqueuse
Bande son: Björk, Medullà (cf. radio, Where is the line)

dimanche, janvier 28, 2007

Mélomanie

Comme je suis plutôt en panne d'inspiration ces derniers temps, je laisse le soin à François Pérusse de faire marre tout le monde, avec Les studios d'enregistrement. Une petite pensée pour le Dad et l'Autruche qui apprécieront à leur juste valeur cet hommage fantastique à un des grands groupes phares du hard rock!

Disponible sur la radio!

dimanche, janvier 14, 2007

Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. À la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.


Arthur Rimbaud, Illuminations

samedi, janvier 13, 2007

The Raconteurs

Il est des périodes creuses dans mon paysage sonore, uniquement peuplées des insupportables "crises de rap" que les gamins attrapent désormais au collège, et contre lesquelles, malheureusement, nous n'avons encore aucune antidote disponible. Ils se contentent d'essayer de nous contaminer, et rien que ça, ça vous terrasse pire que la maladie elle-même.

Alors on fouine pour s'échapper de ce désert traversé de tempêtes de rap, de Rn' B, de dance, de house, de toutes les insalubrités possibles du patrimoine musical international. Et puis on tombe sur un groupe dont on connaît déjà un des membres pour l'avoir écouté gentiment gratouiller sa guitare dans un garage en essayant de jouer les Jimmy Page, en compagnie d'une copine qu'il faisait passer pour sa soeur et qui débutait assez difficilement à la batterie mais, pensaient-il, ça n'était pas grave.

Sympathique petit résultat presque expérimental; mais on avait un peu laissé tomber ces White Stripes quand ils avaient essayé de mettre de la Pop dans leur yaourt. Et puis voilà ce Jack White qui se pique de laisser un peu de côté la copine qui ne progresse pas vite à la batterie, pour aller gratouiller sa guitare en compagnie de gringalets qui paient pas de mine, à priori, mais qui finalement se débrouillent bien quand il s'agit de repomper respectueusement les Beatles (respectueusement = assez peu pour ne pas les spolier) ou The Band. Le tout allié à un look rétro-country du meilleur effet.

Et bien ça donne The Raconteurs, et c'est très efficace. C'est ainsi, Ladies and Gentlemen, que je vous présente Intimate Secretary, disponible pour peu que l'on veuille aller voir ce qui se passe du côté de mes esgourdes!

mercredi, janvier 10, 2007

Nettoyage d'hiver


Les oreilles sont presque refaites à neuf! On y trouve maintenant Bob Dylan, Broken Social Scene, The Ramones, Nirvana, Devendra Banhart, un nouveau Squarepusher, et Mogwai encore et toujours excellents. Je n'ai pas pu résister à rajouter un petit morceau de Couperin au clavecin...

dimanche, janvier 07, 2007

Evènement personnel

Six ans d'attente... Déjà?!

Ne pensons donc pas à ça. Six ans après Mulholland Drive, David Lynch nous jette en pâture son nouveau long métrage, Inland Empire. Sortie le 07 février 2007. La bande annonce me laisse déjà perplexe! Chouette...