Au coeur des nuits de pétrole, plus gluantes que les pires de ses angoisses, se promène la jeune fille qui de rien ne donne envie. Les yeux éteints, elle traîne derrière elle son manque d'attrait, tenant au chaud son coeur dans sa main trop grande. Elle rase les murs, et laisse de sa peau sur le crépis des bâtisses dans lesquelles d'autres se serrent et cueillent de l'amour à plein corps.
La fille de l'insignifiance pleure de vouloir être préférée parfois, voudrait exister, importer, allécher, appâter. Elle aimerait que l'on recueille son souffle, que l'on s'enivre de sa sueur, que l'on y recueille son essence, et que l'on goûte sa rage d'amour.
Au lieu de cela, elle suinte le dégoût, elle transpire le rien, elle exhale l'odeur du désintérêt. Seul le bruit du sang bouilonnant traduit sa présence, son odeur de viande acariâtre et la saveur faisandée de son amertume. Elle se baisse, roule des omoplates, crache et feule, laisse s'épandre le sang de ses blessures sur le sol qui fut foulé par ceux dont elle se croyait aimée. Animal asexué, elle suffoque, et s'étouffe dans des larmes de colère.
On se baisse, on la ramasse, on la caresse, on pourrait l'aimer une vie entière. Mais on est happé par un autre qui passe, et on choisit la facilité.
Humeur : la petite Mathilde attend sa confiance en elle à l'accueil
Bande son : CocoRosie, Devendra Banhart
4 commentaires:
Et bin dis-donc.....
T'as essayé la "danse des canards" comme musique de fond ?
Ah tiens! T'as raison, c'est pas mauvais comme idée, ça!
La vache ! Ce film, Noi Albinoi ! Je pensais bien que j'étais la seule au monde à l'avoir vu ! Avec Thierry, bon ok.
Je saurais pas deviner si t'as aimé ou pas tiens... Je serais curieuse de savoir! Moi en tout cas, j'ai beaucoup aimé!
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