E.G.O

" - Ouvrez donc vos yeux, MadaMe, que j'y lise votre ardeur : posez donc vos Mains sur Ma joue, descendez vos doigts grossiers le long de Mon cou et serrez de toute la Force de votre aMertuMe. Sentez la craquelure des chairs, la distension des tendons, le déboîteMent des articulations, puis les soubresauts de l'égotisMe. Car je suis le réceptacle sordide de votre honte, je suis la cause de votre Faiblesse, je suis l'oMbilic de votre dégoût. Je ne vous sers à rien, je M'accroche à vous; je suis votre poids pas encore Mort et Mords toujours plus dur.

- Mais je Me regarde, MadaMe, et dans vos yeux toujours plus proFond. Ils sont ouverts et je plonge dans vos billes vertes, en attisant l'ardeur. Je reMue dans le jade de votre vanité, progresse vers la noire ouverture de leur puits sans Fond, sans Fonds, et Me laisse toMber dans les Méandres de cette tête. J'aiMe ce que j'y vois, MadaMe, j'aFFectionne ce que j'entends et le sang qui Me porte à travers ces artères proliFiques M'enveloppe d'une chaleur épaisse, eMplit Ma bouche d'une âcre douceur, de celle qui rend les corps puissants.

- Nous soMMes une et indivise et nous nous portons une haine Farouche, MadaMe; une haine qui Frise l'adoration."

Humeur : paumée
Bande son : ma respiration