dimanche, août 26, 2007

"Le bruissement de la langue"


"Babel" - Alejandro Gonzàlez Innàritu

J'ai entendu beaucoup de gens dire que le réalisateur se reposait un peu sur ses acquis: une idée de départ et des histoires parallèles qui finissent par se rejoindre en un point d'orgue émotionnel (illustrant l'idée à partir de laquelle le film a été construit), pour se séparer à nouveau. On ne peut pas dire le contraire. Cependant, jamais ce principe n'aura été aussi adéquat que dans Babel: quatre histoires, quatre communautés représentées (des arabes, des latinos, des américains et des japonais), dont les destins se rejoignent autour d'un même évènement.

La bande annonce donne le ton immédiatement, expliquant le mythe biblique de la tour de Babel et la naissance des différentes langues parlées sur terre: pour diviser et amoindrir la force des hommes construisant une tour qui pourraient les emmener jusqu'à lui et les élever à son niveau, Dieu, jugeant cette entreprise d'une rare prétention, leur attribue différents dialectes pour les empêcher de se comprendre. L'affiche donne, elle, un indice de plus: elle nous demande d'écouter. Et c'est effectivement ce sur quoi le film insiste : d'un bout à l'autre de l'histoire, on est en présence de personnes qui parlent beaucoup, toutes haussant la voix pour se faire entendre (même lorsqu'elles parlent la même langue) sans prêter d'oreille attentive. Tout ce petit monde se débat, mais personne n'est entendu, chacun est seul. Barrière de la langue et défaut de communication, mais aussi parfois barrière de la culture (préjugés que certaines castes développent vis à vis des autres civilisations soit-disant moins évoluées), et des capacités sensorielles : l'un des personnages est enfermé dans sa surdité et son mutisme au milieu d'une société hyperactive. Mais ça n'est pas encore cet aspect du film, pourtant déjà très réussi qui m'aura le plus marquée.

Ce qui m'a frappée, c'est que le film rend compte d'une tension angoissante entre le grand et le petit : un petit évènement qui peut impliquer quelques personnes disséminées aux quatre coins de la planète sans qu'elles s'en rendent compte réellement. Et tout au long du film, se produit le glissement des espaces immenses inspirant la plénitude, ou des villes grouillantes, vers des endroits désolés, empreints de solitude, ou clos, pour finalement nous rappeler que bien que cette planète soit peuplée de milliards d'habitants, répartis plus ou moins régulièrement sur sa surface, il est pourtant possible de s'y sentir confiné, extrêmement à l'étroit ou seuls, où que l'on se trouve.

Toute cette tension et ce brouhaha de mots lâchés les uns par dessus les autres viennent illustrer quatre histoires émouvantes qui prouvent à elles seules que ceux qui se croient séparés par une incapacité à communiquer peuvent se voir réunis au coeur d'un évènement dramatique; que ceux qu'une tragédie a séparés peuvent finalement se comprendre grâce à un simple geste ou un regard; ou alors qu'au contraire ceux qui pensent être à l'écoute peuvent s'avérer inattentifs et incapables de comprendre. Les mots se sont pas tout, le langage du corps et du coeur est universel.

Enfin pour accompagner cette histoire, le réalisateur nous offre des moments de simple contemplation, s'attardant sur la beauté d'un paysage, d'un visage ou d'un mouvement, portés par une musique cosmopolite et intemporelle.

Babel est une oeuvre vaste à la mesure du mythe auquel elle rend hommage.

Humeur : grmf + vertiges = bof bof
Bande son : Babel OST

vendredi, août 24, 2007

Mesdames et Messieurs...

Ca faisait un petit bout de temps que je n'avais pas posté quelques petits dessins ici, alors non contente de parler toute seule, ben je vais m'exposer toute seule.

D'abord!


1. Mélanie et moi
2. Léonard et moi
3. Julien et moi


Humeur: en pâmoison
Bande son: Boards of Canada

lundi, août 20, 2007

L'ennui

Ca me rend matérialiste, moi. Je me transforme en vraie consommatrice et j'achète des chaussures. Mais pas n'importe lesquelles, hein?! Voyez donc!


Je pavane désormais avec ces jolies choses aux pieds. Et par contre, je m'ennuie toujours. Je suis rentrée de Rennes il y a deux jours, et j'ai beau ne pas avoir lu tous les livres -alors, c'est qui ça?- moi, rien n'y change. Je traîne par ci, par là, lis, dessine, sors, essuie une ondée, engueule le chien, essaie de décrocher les chats de mes collants, parcours les blogs, regarde des films, j'ai même essayé la télé.


RIEN


Alors avec ma Maman, on le trompe, cet enfoiré d'ennui! Outre faire le ménage, on s'amuse à faire des photos idiotes avec des mises en scène étranges, ce qui me permet de vous présenter la Lady Chatterley du 21e siècle. Par contre, si vous croisez un homme des bois, dites lui de rappliquer dare dare, parce que l'ennui justement...

Vous avez évidemment le droit de vous moquer, c'est fait pour! Mais pas trop quand même, parce qu'après je pleure.

Humeur : en manque, s'ennuie
Bande son : Black Sabbath, Nosfell

samedi, août 04, 2007

Epoussetage

En mettant le nez dans mes dossiers (je fais toujours mon nettoyage de printemps l'été parce que j'ai l'esprit de contradiction), j'ai retrouvé une de mes nouvelles écrite il y a maintenant quatre ans. Une ouincerie de jeunette, peut-être, mais assez aboutie pour que je sois assez mélancolique en la relisant. J'aime les souvenirs poussiéreux, alors pour ceux qui en ont le courage...


Anesthésie


Comparaison assassine. Elle a de grands yeux vert clair qu’on chanterait aisément. Imaginez une chanson rien que sur vos yeux ; de quoi réveiller le Narcisse qui est en vous. Ses sourcils arqués sont parfaitement dessinés, bruns comme ses cheveux. Chaque poil y est à sa place et se range aux côtés des autres pour surligner son regard en lui conférant une force de diablesse. Et puis son nez. Il tombe gracieusement au milieu de sa figure, droit comme le serait le roi des nez. Deux narines remontent vers les joues de façon harmonieuse, creusant deux petites zones d’ombre sur les ailes de ce nez qui vous énerve à force d’être parfait. En dessous vient une petite bouche expressive qui se tord sans jamais grimacer, comme le ferait celle d’un bambin. Les commissures tombent légèrement pour lui donner une petite moue boudeuse d’enfant espiègle. Sa peau a la texture de celle d’une pêche et aucune aspérité ne vient gâcher cette plaine sacrée. Elle est bronzée comme c’est pas permis. Au soleil, sa peau colore immédiatement, et à l’ombre, elle a la teinte ocre des terres vierges sur lesquelles se bâtissent des promesses de sensualité. Elle est mince. Ses épaules tombent gracieusement, et au milieu d’un buste fin se dressent deux seins ronds et fermes assez fiers pour se maintenir seuls sans l’aide des encombrantes pièces de tissus dans lesquelles on les enferme d’ordinaire.

Vous, vous faites de votre mieux. Pour sûr, vos yeux sont verts, mais d’un vert classique, qui n’inspire pas plus d’admiration que de chanson. Votre nez se trouve évidemment au milieu de votre visage, mais comme si il y avait été posé accidentellement, lâché au hasard et avachi sans bien savoir se tenir. Votre bouche est une sorte de support à ce nez trop grand, piédestal à ce monstre de chair qui l’éclipse et cache les soupçons d’expressions qu’elle arrive péniblement à former de ces deux lèvres fines. Quant à votre peau. Votre peau, c’est un tapis rugueux qui couvre les muscles trop saillants de votre visage. Région au relief incertain, jamais vraiment mate, dont les élans productifs de sébum lui permettent en quelque sorte de renvoyer la lumière, de façon exagérée cependant. En digne héritière de la peau de rousse de votre mère, vous arborez un teint d’une pâleur presque maladive parcouru de rougeurs dont les plus importantes s’étendent sur les joues. Là où d’autres ont bonne mine, vous, vous avez l’air d’être perpétuellement consumée par une chaleur étouffante. Cette tête mal assemblée se porte au bout d’un corps taillé dans la guimauve, mince mais portant encore les vestiges d’une adolescence rondelette. Comme votre nez, vos seins ont été posés là au hasard, l’un plus bas que l’autre, le plus gros d’ailleurs. Et vous cherchez à les faire oublier en rentrant les épaules, car si personne ne peut le remarquer, vous savez, vous, que votre mère les a négligés, comme pour se venger du fait que vous ayez déformé son ventre et ses hanches alors que vous attendiez de pouvoir vous extirper d’elle.

Vous êtes assises toutes les deux au comptoir et une bonne vingtaine de paire d’yeux sont tournées dans votre direction. Elle parle beaucoup, pouffe, s’esclaffe, rit, profite de l’instant. Elle ne se rend pas compte qu’on vous observe avec insistance, par ci, par là. Vous le savez, vous, même quand ça n’est pas le cas d’ailleurs. Vous vous sentez en perpétuelle représentation. Les hommes détaillent avec leurs yeux inquisiteurs. Ils déshabillent avec appétit et imaginent avec tant d’envie que le désir transpire sur leurs visages. Elle jette parfois quelques œillades, Elle repère. Vous, vous cherchez une connexion, une exception qui s’attarde sur vous, croiser un regard parce que vous avez besoin de vous rassurer. Pas parce que vous en avez vraiment envie mais que votre orgueil a l’esprit de compétition. La moisson vous en offre un bouquet de deux ou trois, tandis qu’Elle se dépêtre de tous ceux qui viennent d’accrocher à Elle.

Les filles regardent aussi. Des regards de savants fous, docteur es « mode et attitude », critiques et agressifs. Discrets dans l’être vraiment, ça doit les rassurer de vous déstabiliser. La délictueuse sera sévèrement jugée, la lauréate sévèrement enviée. Dans ces cas là, vous préférez vous considérer hors sujet.

Et dans cette toile tissée de multitude de regards, vous recherchez un chemin vierge et sûr pour vous reposer.

Vous êtes toutes les deux assises au comptoir et vous parlez beaucoup. Elle vous explique que vous êtes sa meilleure amie, qu’Elle ne saurait quoi faire sans vous. Elle parle plus que vous car Elle a plus de choses à raconter. Elle a vécu énormément plus de choses, Elle ne trimballe pas une malle entière de complexes qui ralentissent son train de vie. Celui-ci est fou amoureux d’Elle, dit-Elle ; celui-là l’agace à l’appeler sans arrêt ; un troisième est hyper sympa ; le quatrième baise mieux que les autres. Mais malgré eux, sans vous, Elle s’ennuierait. Elle ne pourrait rien partager, Elle adore quand vous la faites rire, Elle trouve votre sens de l’humour exceptionnel. Vous faites semblant de vous sentir bien dans votre peau, vous arrivez même presque à ne plus y penser. Tiens, Elle a un pantalon à vous donner ! A Elle, il ne lui va plus, Elle nage dedans. Malgré a petite, estocade, sans aucun doute involontaire, vous la remerciez de l’intention. Vous savez que dans un de ses vêtements, vous aurez l’impression de voler un peu de son aura.

Vous vous habituez à occuper l’échelon inférieur au sien, vous avez l’impression que, finalement, vous bénéficiez un peu de son charisme. C’est à vous qu’Elle parle, Elle vous associe à ses aventures, lorsqu’on la regarde, on vous regarde forcément un peu aussi. Toutes deux, vous vous amusez beaucoup, vous buvez, vous discutez, et c’est là qu’il entre en scène.
Il veut vous payer une bière à toutes les deux, Elle accepte. Elle se tourne un peu vers lui. Ca faisait un petit moment qu’il observait. Il pose des questions, Elle répond, vous aussi. Il vous écoute toutes les deux, s’intéresse autant à l’une qu’à l’autre. Les sujets s’enchaînent, les verres aussi. Votre regard se fait traînant, les complexes s’étiolent. Vos yeux s’attardent sur ceux des autres avec moins d’inhibition, vous y mettez un peu plus de vous et vous vous laissez porter par l’ambiance. Vous croisez le regard d’un gars qui vous plaît et vous vous écartez un peu de la conversation.

C’est alors qu’arrive l’un des amis de votre interlocuteur. Il se rabat sur vous tandis que l’autre continue sa discussion avec Elle. Et il parle, parle. Et vous n’aimez pas ce gus qui se sent obligé de régir vos goûts musicaux en se servant des siens comme critère de jugement universel. Physiquement, il ne vous plaît pas non plus. Vous cherchez à nouveau du regard celui que vos yeux avaient rencontré précédemment. Vous le voyez au fond de la salle, debout devant le groupe de musique dont le concert a débuté Dieu sait quand, vous ne vous rappelez plus. L’enthousiasme chevillé au corps, vous insistez, l’observez, et il se retourne vers vous, croise votre regard et esquisse un sourire. Forte de cette victoire, vous vous retournez vers votre verre que vous allégez d’une gorgée, et vous vous apercevez que « Gus » est toujours en train de vous parler, s’est même rapproché, et vous souffle désormais au visage une haleine chargée de bière et de charcuterie mélangées. Dans la mesure où la vôtre pourrait presque supporter la comparaison, charcuterie mise à part, vous décidez d’être indulgente. Vous lâchez péniblement que vous allez écouter le groupe. Elle, Elle discute toujours, les yeux embrumés, agrippés à ceux de celui qui n’a de cesse de parcourir ses cuisses de ses mains pressées. Elle l’embrasse. « Gus » s’énerve à présent sur la lutte des classes, peut-être depuis que vous lui avez dit être obligée de travailler pour payer vos études. Vous vous apprêtez alors à aller écouter le concert seule, et entamez une descente de tabouret.

Vous ondoyez vers le fond de la salle, vous empêtrant dans le regard des autres qui, désormais, ne vous fait plus aucun effet. La musique vous plaît et vous commencez à danser. Un verre vous arrive dans les mains et vous espérez alors qu’il vienne du jeune homme qui vous avait souri. Vous levez les yeux pour vous percevoir que c’est bien lui. Il sourit désormais franchement et trinque avec vous. Vous dansez ensemble, quelqu’un vous bouscule et vous renversez un peu de bière sur lui. Ca semble l’amuser, il est aussi saoul que vous. Vous dansez, vous l’embrassez. Ca lui plaît. Un de ses copains vient vous l’arracher, ils sont attendus ailleurs.

Retour désenchanté vers « Gus ». Il parle avec Elle. Ascension pénible de tabouret. « Gus » s’absente. Elle vous regarde de ses yeux cernés et vitreux. Elle vous répète qu’Elle vous adore et vous étreint. Elle vous demande si ça ne vous embête pas si Elle va passer le reste de la nuit chez le gars, Elle vous laisse ses clés. Vous pouvez ramener « Gus » chez Elle, Elle vous fait confiance. Embourbée sur le terrain du désenchantement, vous acquiescez cependant avec un franc sourire. « Gus » revient, Elle part en vous embrassant. Le paysage danse alors plus violemment devant vos yeux. Le visage de « Gus » vous paraît plus agréable. Parmi les effluves d’alcool et de sueur, vous ne sentez plus son haleine. Il s’approche de vous et essaie de vous embrasser, tentative avortée par une chute de tabouret, elle, loin d’être pénible. Il rit, vous non. Il se relève, vous payez, prenez vos affaires et sortez entraînant un « Gus » tanguant dans votre sillage.

« Gus » finit par vous amuser sur le chemin du retour, crachant des embryons de phrases. Vous lui répondez en mots mâchés qui courent plus vite que votre bouche ne peut articuler. Chaque pas fait vibrer le paysage devant vos yeux, la lumière des lampadaires vous éblouit, mais vous savez où vous êtes et où vous allez.

Les ombres dansent sur les murs, suivant vos mouvements. Vous reconnaissez la vôtre que vous observez derrière la brume dont l’alcool a alourdi vos yeux. Elle se meut tranquillement, aussi noire que les angoisses qui vous parcourent de l’esprit au bas-ventre, et vous espérez un instant pouvoir la laisser derrière vous sur ces murs, chargée de ces peurs qui font de vous une âme étouffée. Le paysage s’étend devant vous et vous tend une brassée d’inconnu, trame sur laquelle vous brodez votre route point par point, pas à pas, submergée d’amertume et de nausée mélangées. Les fenêtres s’ouvrent sur l’obscurité, la noirceur d’une pièce sans lumière aussi opaque que les yeux des gens que vous imaginez y habiter. Vous y laissez s’engouffrer votre ombre qui s’y retrouve noyée, fusion d’ébènes, où vous lui espérez la rencontre furtive avec celle d’un autre rôdeur contemplatif. Un nouvel étourdissement vous emporte dans une spirale visuelle où se mêlent lumière, architecture, et peuple noctambule d’ombres non identifiées que vous pourriez presque prendre pour celles des âmes nomades dont les propriétaires sommeillent paisiblement entre leurs quatre murs.

Les mains de « Gus » viennent s’accrocher à vous, remontent, se posent au hasard, promeneuses insolentes dont la froideur vous ramène dans votre corps. Vous réprimez un haut-le-cœur et essayez de le regarder dans les yeux afin d’y déceler une parcelle d’envie de vous. Il essaie également, et l’idée qu’il puisse chercher la même chose dans les vôtres vous attendrit et vous le rend plus attractif. Il prend votre main et vous terminez le trajet en vous bousculant l’un l’autre, l’équilibre perverti par la danse incessante d’un paysage peu docile.

Un miracle vous a permis d’enfoncer la clé dans la serrure du premier coup. Vous ouvrez, et l’odeur vous saute au nez. Ca sent son parfum à Elle, ça passe dans votre sang et vous laisse imaginer qu’il vous donne un peu de son pouvoir. « Gus » marmonne péniblement qu’il a envie de vous et vous vous rendez compte alors de ce que vous allez devoir faire. Vous le laissez s’asseoir sur le lit avec vous, commencer à enfouir sa tête dans votre cou. Vous sentez à nouveau son haleine, ça vous déstabilise, et vous essayez alors de retrouver le parfum qui vous avait assailli lorsque vous êtes entrée. Ses mains sont chaudes à présent, et passant outre le néant émotionnel qu’il vous évoque depuis le début de la soirée, vous essayez de ressentir quelque chose. Vous vous concentrez sur ses caresses, la façon dont il déboutonne votre chemise et la fait glisser sur votre dos, alors que vous sentez la froideur de la pièce comme le picotement de milliards d’aiguilles. Il a désormais enlevé son t-shirt et vous n’osez pas le regarder. Il vous entraîne avec lui, vous allonge sur les oreillers, et vous continuez de jouer les poupées de chiffon. Votre regard continue de s’attarder sur cette pièce qui n’est pas la votre, dénuée de toute familiarité, dont vous vous servez afin d’endosser le caractère de quelqu’un qui ne vous ressemble en rien. Mal à l’aise dans ce travestissement, vous fermez les yeux. Bien vous en a pris, vous dites-vous, lorsqu’il dégrafe votre soutien-gorge ; vous n’auriez pas aimé affronter une éventuelle déception dans ses yeux. Dans la mesure où il vous dévore littéralement les seins, il n’a pas dû l’être.

Toujours occupée à essayer de vous abandonner à ressentir quelque chose, vous gardez les yeux fermés. Vous le sentez qui se relève. Cette interruption donne l’occasion à la gêne et au malaise, qui restaient jusqu’ici couchés non loin, de fondre sur vous. Vous entendez les cliquetis de la ceinture et devinez qu’il est désormais nu. Vous regardez les murs toujours hostiles dans lesquels vous ne décelez toujours rien de rassurant. Même le parfum n’y fait plus rien. Lorsqu’il déboutonne votre pantalon, la brûlure de la gêne est si forte que vous décidez de vous échapper de votre corps. Vous contemplez désormais votre image. Vous n’êtes pas tout à fait partie, vous êtes nue et vous sentez la morsure que vous inflige le froid.

Il s’allonge alors sur vous et vous l’enveloppez de vos bras. Il vous embrasse et vous revenez petit à petit. Lorsque ses doigts s’immiscent en vous, vous ressentez ça comme un bélier qui enfoncerait la porte de votre intimité et décidez de mettre à l’abri tout ce que vous pouvez avoir de plus authentique. Vous réagissez en bonne élève, et gémissez parce que vous croyez que c’est ce qu’il attend de vous. Vous le caressez aussi, et bien que le contact d’un pénis au creux de votre main vous soit agréable, vous avez la sensation d’être maladroite et vous vous échappez à nouveau. Il s’écarte encore, et le fait qu’il s’arrache à vous vous fait presque mal. Le froid vous envahit derechef, et la nausée s’empare de vous. Le temps s’étire. Il cherche le préservatif dans sa poche, le met. Vous tremblotez. Il se rallonge enfin sur vous et s’introduit en plongeant sa tête dans votre cou. Vous rouvrez alors les yeux, sentant la pièce s’écrouler autour de vous lorsque vous les gardez fermés.

Vous le sentez bouger en vous et frissonnez de ce que vous pensez être du plaisir. Vous décidez alors de vous laisser aller. Vous êtes désormais seule, les yeux vers le plafond, à le sentir se mouvoir. Il va, vient, et vous distinguez quelque chose d’imprécis qui se passe en vous. Vous soupirez plus fort, et fermez vos yeux une nouvelle fois, vous concentrant sur le bourdonnement sensoriel qui résonne en vous. Vous envisagez soudain pouvoir ressentir du plaisir et sentez s’amplifier votre vibration intérieure. Il s’active au dessus de vous, vous embrasse et repart au creux de votre épaule. La sensation qui voyage à travers votre corps s’attarde maintenant sur l’estomac, puis repart vers le bas-ventre. Elle s’intensifie encore, et s’apparenterait presque à la douleur. Vous réussissez à vous abandonner un peu plus, et guettez le point d’orgue qui vous conduira droit à la jouissance, alors que votre tête s’alourdit brutalement et que vous vous sentez aspirée par l’oreiller sur lequel elle repose. Vous pensez rouvrir les yeux, mais c’est alors que vous sentez encore des frissons vous parcourir et quelque chose monter en vous. Ca explose brutalement.

Vous avez vomi.

Humeur : on tient le bon bout!
Bande son : The Fountain (B.O)

vendredi, août 03, 2007

Feu follet


Maelle_Valentine
envoyé par Mulholland-diane


N'est-ce pas magnifique? D'autres vidéos de ce genre sont disponibles sur le site de l'association Festiflam, que j'ai d'ailleurs ajouté à mes liens. Pour les éventuels(elles) intéressés(ées)!

Humeur : paisible
Bande son : Mogwai

Questionnaire musical

Bon me voilà conviée par ma sister à répondre à un drôle de petit questionnaire, alors allons-y! Sympa comme principe, de plus! Ecoutez donc!

1. Allumez votre player de zique sans séléction au préalable et pressez le mode "aléatoire".
2. Appuyez sur "suivant" à chaque nouvelle question.
3. Utilisez le titre du morceau apparaissant comme réponse à la question, même si cela n'a pas de sens. PAS DE TRICHE!
4. Commentez ces réponses pour expliquer comment elles se relient à vos questions.
5. Une fois terminé, repassez le bébé à 4 de vos potes...



1. Comment vous sentez vous aujourd'hui?
"Slow and Low" The Beastie Boys
C'est amusant comme coïncidence, parce que "lente et lourde" (je traduirais ça comme ça), ça se rapproche de mon état pépère tranquille du moment. On se presse pas, et on assure son pas!

2. Irez vous loin dans la vie ?
"Folk Death 95" Mogwai
Je mourrai à 95 ans? Du moment que je régresse pas trop, moi ça me convient!

3. Comment vos amis vous voient ?
"I am a man of constant sorrow" The Soggy Bottom Boys
Bien joué! Je crois que tout le monde le voit aussi clairement que la colonne Trajan, le rapport! T_T

4. Vous marierez-vous ?
"Sentiments" Mano Solo
C'est déliceusement neutre et cliché, ça, comme connexion hasardeuse. Exactement comme la façon dont je vois le mariage : cliché.

5. Quel est le thème musical de votre meilleur ami ?
"With closed eyes" Shannon Wright
Une chanson puissante, mélancolique et que j'aime. Exactement Mélanie. Elle m'écoute et me fait confiance et me suit les yeux fermés. C'est beau.

6. Quelle est l'histoire de votre vie ?
"Girls" The Beastie Boys
Ceux qui aiment croire que je suis une lesbienne refoulée parce que mon film préféré est Mulholland Drive seraient ravis de ce fruit du hasard : "Girls!! All I really want is girls! 'cause in the morning it's girls! and in the evening it's girls!"

7. Comment sont les études supérieures ?
"Space Maker" Air
Ca aide à faire le vide autour de soi, oui : une fois qu'il les ont terminées, les amis partent loin.

8. Comment prenez vous de l'avant dans la vie ?
"Ikebana" Kevin Shields
Ah non. J'ai jamais essayé. C'est un message?

9. Quel est la meilleure chose au sujet de vos amis ?
"Mike Mills" Air
J'ai beau me creuser la tête, là... je sèche. Si! C'est ceux que je préfère. Comme ce morceau parmi toute l'oeuvre de Air.

10. Qu'il y a-t'il en magasin ce week-end?
"Au secours" Lofofora
Des étoiles déchues.

11. Pour décrire vos grand-parents ?
"Mrs Butterworth" Nirvana
C'est ma grand mère maternelle, surtout, qui aura marqué mon enfance et mon adolescence. J'avais beau l'aimer énormément, ce qui me tient au coeur, c'est cette phrase qu'elle a dit à ma soeur lorsqu'elle a su qu'elle voulait être vétérinaire à l'époque alors que je voulais être artiste : "Ben c'est parfait, ça! Comme ça ta soeur pourra venir t'emprunter de l'argent!" Je me suis demandée si je n'allais pas finir par aller me brader au marché aux puces, ce jour là. Quand on a treize ans et qu'on est un peu paumée, ça aide pas de se faire entendre ce genre de choses.

12. Comment va votre vie ?
"Botzaris" Mano Solo
Moi aussi je regarde l'amour de loin. Mais je n'y suis pas pour autant étrangère.

13. Quelle chanson pour votre enterrement?
"Saturday's gone" Isobel Campbell and Mark Lanegan
You’ve got trouble far behind you Well knows nothings’ made to last
C'est parfait pour mes funérailles, rien à redire.

14. Comment le monde vous voit ?
"Paper cup exit" Sonic Youth
Quelqu'un qui ne veut être esclave de rien et qui se sent perpétuellement en décalage.

15. Aurez vous une vie heureuse ?
"Out-Bloody-Rageous" The Soft Machine
Sanglante, rageuse, tout sauf trop calme, ouf! Ca me rassure!^^

16. Qu'est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?
"Amorino" Isobel Campbell
Cette envie qui fait vivre... Je suis un amour :-D

17. Est-ce que certains ont secrêtement envie de vous ?
"Bodies" The Smashing Pumpkins
On dirait même qu'ils se perdent en moi: Love is suicide

18. Comment puis-je me rendre heureux ?
"A Ribbon" Devendra Banhart
En me chantant une jolie petite chanson, oui!

19. Que devrais-je faire de ma vie ?
"(Do you wanna) Come walk with me?" Isobel Campbell and Mark Lanegan
Une jolie petite promenade, mais toujours accompagnée.

20. Aurez vous des enfants ?
"Evey Reborn" Dario Marianelli
Drôle de coïncidence.

21. Un strip-tease sur quelle chanson ?
"R U Still in 2 it?" Mogwai
Intimiste et langoureux comme il faut!

22. Si un homme dans un van vous offre un bonbon, vous faites quoi ?
"Plus belle qu'une poubelle" The Soft Machine
Ah oui! Pour l'occasion, je ferais un effort sur la toilette!

23. Que pense votre mère de vous ?
"Sysyphus : Part I" The Pink Floyd
Oui, Maman, je sais que parfois j'ai l'air de porter ma vie sur mes épaules mais si elle glisse parfois et que je retourne un peu sur mes pas, ça sera pas toujours comme ça non plus! Surtout pas pour l'éternité!

24. Quel est votre profond et sombre secret ?
"I don't like it like this" The Radio Dept.
Je ne suis pas souvent contente de moi, que ce soit concernant mon apparence, ce que je dis ou ce que je fais.

25. Quel est le theme musical de votre ennemi mortel ?
"Poor little rich boy" Regina Spektor
Tout à fait ça! Le parfait petit con qui se plaint la bouche pleine, snobinard et superficiel.

26. Votre personnalité ressemble à quoi ?
"Dedicated to you but you weren't listening" The Soft Machine
La bonne poire? Dévouée à ceux qu'elle aime et qui n'ont pas toujours l'air d'en faire grand cas... Non. Pas à ce point là. J'ai fait des progrès!

27. Quelle chanson pour votre mariage ?
"Terms and conditions apply" General Electrics
Tout est dans le titre, si je me marie un jour, ça sera pour raison administrative et purement pratique... Beuh... Pas romantique tout ça. Allez on essaie de terminer sur un note romantique?
"Everybody's gotta learn sometimes" Beck
Ben voilà!

Quatre personnes à qui passer le relais? Quatre personnes qui daignent donc venir passer un peu de temps par ici. Y'en a quatre vraiment? L'Autruche n'a plus de PC et laisse moisir son blog. Dad? Thankwee? Jenjan peut-être encore? Et parfois la Fée Clochette? Si ils sont d'accord, moi ça m'amuserait! Sinon, n'importe qui passe par là et a l'envie de le faire, du moment qu'il me prévient pour que je puisse aller voir ce que ça donne!

A bon entendeur...