jeudi, juillet 19, 2007

Jamais deux sans trois?

Pas de poésie dans ce post, mais juste un bon gros morceau de réalité qui frappe, et s'acharne un peu ces derniers temps. Fin d'année difficile, fatigante, je trouve la vie plutôt agressive ces derniers temps.

Prenons un monsieur de 57 ans qui s'avère être mon papa, qui depuis un an a envoyé près de 300 canditatures pour des postes qui, d'après son expérience correspondaient parfaitement à son profil, mais ne recevaient aucune réponse. Ca fragilise, de se dire que personne ne veut plus de vous. Et bien pourquoi ne pas en rajouter une couche en lui assénant des maux de ventre dûs finalement à un bon gros polype cancéreux qu'il a fallu enlever, évidemment. Ca donne deux jours de souffrance intense. Et voir son papounet comme ça, ça fait bizarre, lui qui n'est pas douillet. Ne reste plus qu'à connaître les résultats de l'analyse des ganglions prélevés autour de la tumeur pour savoir si le cancer s'étend, et si une chimiothérapie sera nécessaire...

Passons à ma cousine, 20 ans, élève émérite de l'école Boulle, première de sa promotion l'année dernière avec 18 de moyenne. Plus que prometteuse la puce, non? Et bien la voilà qui a la bonne idée de se mettre sur la trajectoire d'un scooter, d'aller valser sur la chaussée, de s'ouvrir l'arcarde, cuir chevelu fendu, et de se faire broyer la main, le majeur presque complètement détaché, le poignet très abîmé, 6 heures d'opération, pour passer une semaine à se demander si la main en question va être amputée ou non.

Qu'est-ce qu'on fait? On positive? Bon allez, on y va. Mon père souffre d'un cancer dont les chances de guérison sont actuellement de 86%, c'est engageant. Ma cousine vient de savoir qu'elle gardera sa main, que son doigt se resoude petit à petit, et qu'il n'y a de doutes que sur la mobilité dudit doigt. On limite les dégâts.

Dans tout ça, je pense tenter le brevet de stoïcienne prochainement, parce que connaissant ma tendance à l'hyperémotivité et à la dramatisation intense des évènements qui viennent peupler ma petite existence, j'aurais pu me prendre pour une héroïne de Racine. Au lieu de ça, je me contente de ne pas réussir à évaluer correctement la gravité des évènements, manquant de recul vis à vis de ce qui me paraît être accumulation de problèmes, n'étant finalement qu'une succession de deux évènements qui prennent simplement une place énorme dans mon planning sentimental.

En bref, la cartographie de mon émotivité est assez floue, je ne sais pas dire comment je vais, mais l'essentiel c'est d'aller, non? Je n'aime pas les posts débordants de Vraie Vie de ce genre, mais je vais le laisser quand même, c'est sorti comme c'est venu.

Humeur : aucune idée
Bande son : I love UFO

3 commentaires:

DAD a dit…

"C'est sorti comme c'est venu."
Bin, t'as raison d'en parler si ça te tracasse... C'est la vie... Tu grandis (vieillis ?^^), et tu te prends des claques dans la gueule...
Heuuuu.... T'es pas la première...
Putain d'enfance qui fout le camp un peu plus chaque jour...
Jusqu'à temps que tu l'oublies...

Anonyme a dit…

Cher Anthä,
C'est très difficile quand on entend ce mot "cancer". Cela rend une personne vide après avoir faire des ennuies. Mais c'est vrai qu'il faut rester positive et surtout pour ton père, car rester positive, ça donne plus d'énergie au corps pour guerir.
86%, c'est bien. En esperant que le chimie ne sera pas nécessaire. Mais même si oui, c'est pas la fin de la vie. J'avais survi le chimie et me voilà maintenant, tout contente et heureuse. Mais, c'est vrai que c'est un chemin que parait un peu longue jusqu'au qu'on est geuri.

Best wishes for your Papa.

Anthä a dit…

Je ne suis pas la première, et ç n'est pas la première fois que je me retrouve confrontée à ce genre de situation. Je suis née dans ce genre d'ambiance, et ça a continué jusqu'à mes 20 ans. Il y a quand même eu une pause de sept ans, c'est pas si mal! ^^

Sinon, Thankwee, la chimio qu'il va devoir faire est là pour tuer définitivement ce qu'il reste de cancéreux depuis l'opération et qui s'était un peu étendu. Merci pour tes encouragements!