mercredi, mai 30, 2007

La déchirure

Elle me plaque au mur de ma froideur, elle m'étrangle, elle me laisse exsangue, cette menace aux yeux noirs; l'ineluctabilité du révolu, la tristesse de l'oubli, et l'inévitable éloignement des corps qui m'entourent. Elle a levé son bras, et l'abat sur moi avec la force des ces milliers de personnes qui m'ont laissée derrière. Qui ne se sont plus retournées, me laissant dans la faim de la douceur qu'elles m'avaient accordée à travers leurs yeux éveillés.

Ma tête saigne, s'écroule, et en sort alors la colère qui résulte du coup fatal qui m'est porté. On est voué à rien, on est prêt à tout, mais on ne s'en remet jamais. Toujours viendront les sirènes de la fraternité, de l'amitié, qui finalement nous rapprochent pour que l'on ressente plus brutalement le déchirement de l'absence. La déchirure de la séparation, la vie qui titille et attise la chaleur de nos cicatrices, pourtant chaque fois désinfectées.

Et je goûte, à terre, la saveur de l'amitié placée en nos mains pour mieux nous faire goûter l'amertume de notre solitude. Nous sommes un, nous sommes uniques, et c'est parfois un lourd fardeau à porter.

Humeur: nostalgique
Bande son: Skunk Anansie

3 commentaires:

Autruche tout court a dit…

Rien à redire, sinon qu'il faut pas oublier que ça reste spasmodique comme toutes les emotions dans la vie, et faut se dire que c'est 50/50 pour pas mal de chance et que pour un rire resonera une larme et inversement ...
Joli texte tout spleen ...

Autruche tout court a dit…

"pas mal de choses"**

Anthä a dit…

Bien sûr que je m'en remets à l'insouciance, la plupart du temps, pour oublier ces sensations effrayantes. Mais le problème, c'est que je ressens la moitié d'évènements qui nous tire vers le bas toujours plus fort que celle qui nous aide à remonter.

En gros, y'a encore du boulot! hehe