In her shoes, Curtis HANSON
Le nom de Curtis Hanson me paraissait incompatible avec les "comédies romantiques" d'ordinaire réservées aux filles, comme pouvait le laisser croire l'affiche de ce film qui, pourtant, récoltait d'assez bonnes critiques. On ne peut pas dire, me semble-t-il que le superbe
Prenons donc Rose et Maggie, deux soeurs improbables, l'une aussi blonde et mince que l'autre est brune et enrobée. La blonde est volage et bébête, la brune est intelligente et avocate. Et lorsque la petite blonde attire un des rares mecs de sa soeur dans son lit et que cette dernière le découvre, l'effondrement est inévitable. Ca fleure le cliché si fort, que l'on se dit qu'il y doit y avoir un truc.
Et c'est là que Curtis Hanson, se basant sur l'histoire de Jennifer Weiner (In her shoes est tiré du roman du même nom), colle à sa réputation en en faisant un bon film: on s'aperçoit très vite que la blonde n'est pas bête, mais en est simplement persuadée, et que la brune n'est pas si vouée à la solitude que ça. Nous voilà donc face à un pied de nez aux clichés sur les blondes et les brunes plus qu'efficace, dans la mesure ou l'on croyait avoir à faire à un énième film frivole traitant de cette même contradiction. Détournement réussi!
Le film nous fait alors la leçon sur les dangers de se fier aux apparences, l'on pouvait s'y attendre. Mais là où de nombreux prédécesseurs du genre s'arrêtaient là, celui-ci nous pousse à réfléchir sur le fait qu'effectivement l'apparence pousse souvent les gens vers un jugement hâtif, mais qu'en plus de ça, elle peut dangereusement influer sur l'image que l'on a de nous-même et nous brider en nous empêchant d'exploiter des capacités que l'on pensait ne pas avoir, "étant blonde" ou "étant brune" pour caricaturer.
En définitive, j'ai été surprise par un film très bien interprété (Cameron Diaz est très touchante dans son rôle) et qui, malgré son apparente soumission aux clichés du film à l'eau de rose, nous pousse à réfléchir sur un sujet assez important dans notre monde où le diktat de la mode devient de plus en plus encombrant...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire