Mauvaise humeur
Il y a des jours où on se lève et où on la sent s'insinuer dès l'ouverture de l'oeil gauche. Puis il y en a d'autres où elle arrive par surprise, alors que tout avait bien commencé. On planifie sa journée (quand on est sensée passer le CAPES, il faut bien), on se dit qu'on s'y tiendra, et jusqu'à 13h, ça se passe bien. On a fait les trucs de fille qu'on a pris la résolution de faire pour se sentir plus normale, on a fait les trucs de femme qu'on est obligée de faire pour que sa baraque tourne à peu près proprement (ménage, linge etc...), et on a fait ses trucs à soi pour que l'appétit culturel de son esprit curieux soit rassasié. Il est 14h, vous avez décidé de vous mettre à bosser à 15h, vous avez une heure pour aller louer le dernier DVD qui vous intéresse et acheter la petite babiole que vous vous étiez promis la semaine précédente. On embarque avec soi sa sister intéressée elle aussi par la ballade, et on est alors partie pour
On loue son DVD, on continue le chemin à pieds, parceque marcher rend les trucs de fille plus efficaces (futiles à en rougir) et on se dit qu'il reste encore du temps avant de rentrer bosser. Puis on est alors prise dans l'engrenage mortel de la consommation.
Les soldes. C'est horriblement vicieux. Ca vous fait croire que vous avez l'opportunité de faire des économies en achetant finalement des trucs dont vous n'avez pas besoin. On veut résister, mais on ne sait pas faire ça, alors on essaie. Et on se bousille la bonne humeur et le temps de travail (mais après tout n'en suis-je pas la seule fautive? à essayer de trouver un pantalon correct : à l'origine, les pantalons nouvelle génération étaient faits pour vous donner l'air d'une ingénue qui ne se rend pas compte que sa jolie culotte dépasse. En théorie. Parceque l'ingénue et sa culotte se sont vite transformées en petite salope qui aime à afficher son string ficelle dans le bas de son petit dos. Faut pas être rabat-joie, coincée etc... on s'y fait. C'est la femme du XXIe siècle, elle est libérée, son cul avec, alors autant le laisser sortir. Sauf que la plupart du temps, grâce à la mode,alors que les femmes essaient d'entrer dans cet uniforme fait pour les corps des nouveaux canons de beauté androgyne, à défaut de sortir, ça déborde. Les rues sont envahies de hanches débordantes montées sur deux cannes plantées dans une paire de bottes poilues. Ce pourrait être aussi joli d'enfiler une paire de chiens dans le sens qui vous plait.
Mais revenons-en à nos pantalons: on en essaie donc. Mais lorsqu'on a déjà le désavantage d'arriver au 42, on se rend compte qu'en plus, les coupes restent les mêmes. Alors notre taille fine et nos hanches prononcées, notre morphologie de femme, fait donc mauvais ménage avec des vêtements taillés pour éternelles gamines de 12 ans. Résultat nous voilà péniblement casée dans un pantalon qui nous arrive à la naissance des fesses alors qu'on est encore debout. C'est ainsi qu'on s'imagine allègrement sa silhouette de dos alors qu'on est assise. Et au bout de quelques magasins, la mauvaise humeur a submergé notre esprit fragile: on a perdu son temps, et bousillé son moral.
Alors, on rentre, et on traîne sa mauvaise humeur jusqu'ici pour cracher son fiel futile de fille vexée: Dieux de
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